Tentative judiciaire pour faire taire les éleveurs
Le bras de fer entre la fédération nationale bovine et le groupe Bigard se poursuit.
À la suite de l’action syndicale conduite par les éleveurs le jeudi 5 novembre dernier dans un supermarché parisien, consistant au stickage de produits de marque Charal, la société groupe Bigard a assigné en référé la FNB devant le président du tribunal de grande instance de Paris le 18 novembre au motif « d’un dommage imminent et d’un trouble manifestement illicite ». La société groupe Bigard accuse la FNB de déstabiliser entièrement la filière nationale en visant ses marques Bigard, Charal, et Socopa qui sont leaders sur le marché national.
Afin de faire cesser toute action syndicale, la société groupe Bigard demande au juge des référés d’enjoindre la FNB de cesser les enlèvements des produits du groupe ainsi que les appels aux enlèvements, déférencement et boycott, sous peine d’une astreinte de 30 000 € par infraction constatée par huissier. Il appartiendra donc au juge de dire le droit.
Il n’empêche, l’action des éleveurs n’a d’autre but que d’obtenir des prix qui permettent de faire vivre dignement leur famille, et d’assurer la pérennité d’un élevage sérieusement remise en cause par la course au prix toujours le plus bas. Et en ce domaine, les éleveurs ont raison de penser que le leader de la filière a une responsabilité économique et morale à laquelle il ne peut constamment se soustraire.