Sur le départ, Jean-Marie Wilhelm s’exprime
Le sous-préfet de Saint-Flour a été nommé secrétaire général de la préfecture de Lons-le-Saunier, en date du 16 novembre. Que retient-il de ses 18 mois en terre sanfloraine ?

À la sous-préfecture et sous la tapisserie d’Aubusson de son bureau, les cartons s’entassent. Une photo de montagne rappelle le côté sportif de Jean-Marie Wilhelm qui part néanmoins avec un goût d’inachevé : “Je suis un peu frustré, car je crois que 18 mois, ce n’est peut-être pas suffisant : on a juste le temps de lancer quelques affaires sans en voir les résultats. Mais je suis un soldat. Je sais aussi qu’il faut servir”. Le préfet voulait “un sous-préfet développeur et j’ai vraiment pris ce travail à cœur, mais j’aurais aimé pouvoir faire plus…” Moins de deux ans après sa nomination, c’est en effet l’heure du départ pour le représentant de l’État. Il emporte quand même avec lui de bons souvenirs : “Jamais je n’aurais pu faire des cascades de glace dans des conditions semblables à celles des Alpes du Nord. C’est un délice ce pays, et j’ai des difficultés à quitter certains copains du rugby-club où mon fils a acquis les valeurs générées par ce sport. Quant aux Sanflorains, pour moi qui suis plutôt un rural, ce sont des gens bien, et j’ai aimé les valeurs authentiques de ce pays.”
Exception sanfloraine
En bouclant ses valises, Jean-Marie Wilhelm a accepté de livrer sa vision de l’arrondissement de Saint-Flour “qui ne se voit ni ne se conçoit comme le reste du Cantal : il a un destin différent dans le sens où l’effet de l’autoroute A75 commence seulement à se traduire dans les faits et il faut en profiter”. Pour lui, “Saint-Flour bénéficie d’une logistique supérieure à celle que l’on pourrait attendre d’une commune de 7 000 habitants” et il salue le travail des élus : “Je les respecte. Je trouve qu’ils ont une vision précise, une cohérence du territoire pour les uns et, pour les autres, une vision saine et légitime de l’évolution de ce même territoire, et parfois les deux. Je l’ai toujours dit : par rapport au seul exemple du traitement des déchets, cet arrondissement est exemplaire”.
Saint-Flour serait donc pour lui un exemple réussi d’une décentralisation qui a 30 ans : “J’ai compris, ici, que c’était une grande dame majeure. L’État ne se comporte d’ailleurs pas avec les élus de maître à élève. Il y a une relation d’égal à égal. C’est plus marqué ici qu’ailleurs, sans doute justement parce que les élus conjuguent respect et légitimité de l’État”. Enfin, “sans jamais verser dans la compétition des territoires entre eux”, au titre des missions que lui avait confiées le préfet, il indique que son rôle était de “personnifier l’État pour témoigner de sa solidarité, et d’être présent sur l’ensemble du territoire, un besoin d’ailleurs formulé par Alain Marleix”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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