Stéphane Joandel : « Quelques centimes d'augmentation peuvent tout changer »
Alors que les consommateurs observent actuellement une inflation générale des produits alimentaires, les cours du lait stagnent. Inquiet de voir cette situation perdurer, Stéphane Joandel, président de la section lait de la FRSEA, tient à tirer la sonnette d'alarme.
Un conseil d'administration extraordinaire de la FNPL s'est réuni il y a peu. Quelle position a été affichée ?
L'objectif de cette réunion était de refaire le point sur ce qu'il se passe pour notre filière. Nous avons beaucoup parlé de la politique de la coopérative Sodiaal et de sa décision d'abandonner la formule de calcul pour le beurre en poudre. Dans un contexte d'explosion des charges, la fixation d'un prix politique est difficilement compréhensible sur le terrain. Nous avons récemment rencontré le bureau de Sodiaal et une chose est sûre, leurs explications ne nous ont pas convenu. Notre position reste la même : les grandes enseignes doivent jouer le jeu et faire passer des hausses de prix pour que le travail des éleveurs soit rémunéré dignement.
Quel est le prix à atteindre ?
Aujourd'hui, les marchés mondiaux explosent par manque de matière. L'export se porte bien mais le marché intérieur patine en raison de la mauvaise foi de la grande distribution qui a fait du consommateur la variable d'ajustement. Le consommateur, lui, il cherche toujours le moins cher et ça peut se comprendre. Mais nous, on dit que quelques centimes d'augmentation peuvent tout changer. Le prix juste, ce serait un lait UHT à 99 centimes d'euros contre 78 centimes aujourd'hui. Pour le consommateur, cela représenterait trente ou cinquante euros à l'année mais pour l'éleveur, cela reviendrait à 40 euros de hausse pour mille litres, c'est énorme ! Je pense sincèrement que beaucoup de consommateurs y sont prêts.