« S’installer hors-cadre familial et participer aux concours, c’est possible »
Florian Hostalier sera l’un des jeunes éleveurs présents lors du départemental Aubrac le 14 septembre à Nasbinals. L’occasion pour l’enfant du pays de montrer tout le travail accompli sur son troupeau depuis son installation hors-cadre familial il y a deux ans.
Florian Hostalier sera l’un des jeunes éleveurs présents lors du départemental Aubrac le 14 septembre à Nasbinals. L’occasion pour l’enfant du pays de montrer tout le travail accompli sur son troupeau depuis son installation hors-cadre familial il y a deux ans.
L’agriculture n’était pas forcément un chemin tout tracé pour Florian Hostalier qui a commencé par des études de commerce, avant de se reconvertir dans l’agriculture. Et avant son installation, il a travaillé en Cuma, dans un groupement d’employeurs et pour Unicor. « Si je me suis installé, c’est parce que Jean-Claude et Christian Castanier m’ont proposé de reprendre leur ferme », détaille le jeune éleveur d’Aubrac. Connaissant les deux agriculteurs et la ferme de la Borie (le Monastier) depuis de longues années, il a régulièrement aidé la famille Castanier sur leurs terres, avant que les deux frères, à l’aube de la retraite, lui proposent de reprendre l’exploitation. « Je n’avais pas forcément prévu de m’installer, mais avec cette offre, ça a un peu précipité mes plans », s’amuse Florian Hostalier, qui se dit fier d’avoir eu la confiance de ses aînés. Deux ans plus tard, aucun regret d’avoir sauté le pas et de s’occuper de « son troupeau » Aubrac, repris de la main des frères Castanier.
Les concours ? Florian Hostalier n’y songeait pas encore trop, lui qui vient de s’inscrire au contrôle de performance, « un soutien indispensable d’après moi ». Mais le fait que la compétition se déroule chez lui, là où il a grandi à Nasbinals, a enclenché les choses plus vite que prévu. « J’ai attaqué la sélection en 2024, et je suis inscrit depuis trois semaines », se marre-t-il.
Un concours « pour voir »
S’il se dit « fan de concours », c’est la première fois que ses bêtes seront présentes sur le ring. Et au-delà d’être au milieu des amis et de la famille, c’est aussi « un moment convivial à passer entre éleveurs, et montrer le travail que j’ai réalisé jusqu’à présent. Et que même installé en hors-cadre familial, on y arrive ». C’est aussi l’occasion de suivre l’évolution des troupeaux d’éleveurs confirmés. Un moyen, enfin, de casser la routine quotidienne de la ferme.
Le 14 septembre, ce sont cinq animaux et un petit veau que le jeune agriculteur va présenter. Des bêtes avant tout « dociles. C’est mon critère de choix principal. Je dois pouvoir aller au milieu de mes bêtes sans bâton, les manipuler seul, etc. ». Trésor, le taureau de 36 mois, Norvège, sept ans, et son petit veau Violine de neuf mois, Reine, quatre ans, et Tulipe et Tranquille, les doublonnes qui auront trois ans cet hiver vont donc rejoindre les rues de Nasbinals pour y être jugées. « J’ai fait ma propre sélection, en me basant sur les critères définis par l’OS, notamment : morphologie, port de corne, large bassin, etc., détaille Florian Hostalier. Ce sont les meilleurs représentants de mon troupeau actuel ».
Un système en reprise
Ayant repris les animaux des frères Castanier, Florian Hostalier travaille pour le moment avec des bêtes à rajeunir. Si son troupeau est composé de 45 vaches à vêler, en pur Aubrac majoritairement, avec quelques croisés destinés à la filière BFA, l’éleveur espère augmenter son cheptel d’ici peu… avec des ferrandaises. « En se promenant avec ma compagne, on est tombé amoureux de cette race. Donc j’aimerais ajouter une dizaine de ferrandaises, en race pure, à ce troupeau, puis les inscrire en OS race à faible effectif et faire aussi de la sélection ».
Pour Florian Hostalier, la sélection et le contrôle de performance des animaux sont des passages importants pour « réussir ses objectifs, tant dans la morphologie des animaux que l’on veut que dans la conduite de l’exploitation ». Il destine ses animaux principalement à la vente de broutards, l’engraissement des animaux pour la viande, et quelques caissettes en vente directe, mais « cela restera un à-côté ».
Autonome sur sa ferme, il a relancé des cultures avec des rotations plus rapides sur certaines parcelles pour un meilleur rendement et obtenir des fourrages de qualité : « de la luzerne pour le fourrage, des prairies naturelles et une dizaine d’hectares de céréales (blé et seigle) ».
Réfléchi, Florian Hostalier a résolument tourné la ferme transmise en confiance par les frères Castanier, vers le futur. « Je vais tout faire pour pérenniser au maximum ce système et continuer ce métier », conclut le jeune éleveur, heureux de cette transmission réussie.