Sicagieb : "Être un acteur majeur pour l’avenir de l’élevage"

« C’est dans un climat contrasté que je vais vous livrer le rapport moral de l’exercice clos au 30 juin 2022 ». C’est par ces mots qu’Edouard Cognet, président de Sicagieb, a ouvert l’assemblée générale de la coopérative Sicagieb.

Une bonne dynamique

Les aléas climatiques nombreux, accompagnés de la crise sanitaire liée à la Covid-19 ont fortement perturbé l’économie. L’agriculture n’échappant pas à la vague. Fort heureusement, l’activité de Sicagieb a traversé les turbulences en limitant les impacts et retrouve aujourd’hui « une bonne dynamique grâce à la hausse du prix payé à nos adhérents. Ce qui a suscité beaucoup d’espoirs pour les éleveurs qui voyaient leur travail rémunéré correctement. Le sourire revenait dans nos campagnes » se félicité Édouard Cognet.

Embellie des cours

Une situation pouvant paraître favorable avec une embellie des cours qui cache toutefois une diminution du cheptel caractérisant un contexte plutôt structurel.

Avec un maintien de ses volumes et une augmentation de ses parts de marché, Sicagieb évolue dans un climat concurrentiel. Un optimisme cependant entaché par une inflation significative sur sa deuxième moitié d’exercice comme l’explique Jean-Michel Aucouturier, directeur de Sicagieb : « Effectivement, certains postes de charges ont augmenté de manière importante surtout depuis le début du conflit ukrainien en février 2022 ».

Un constat qui n’entame pas pour autant le chiffre d’affaires de Sicagieb qui, porté par une conjoncture favorable, se voit augmenter de 20% ainsi que les résultats d’exercice. Une situation confortable qui s’explique également par la mobilisation et le travail de précision fournis par les salariés de la coopérative. « Des résultats permettant aux membres du Conseil d’administration de renouveler, au titre de cet exercice, la redistribution de compléments de prix accordés les années précédentes, à hauteur de 120 000 euros, redistribués aux associés coopérateurs les plus fidèles » indique Édouard Cognet.

Mise en place de la loi Egalim 2

L’année 2022 est également associée à la mise en place de la loi Egalim 2. Une loi imposant la contractualisation avec les apporteurs et les clients de Sicagieb dans le but d’assurer aux producteurs des prix plus rémunérateurs. Selon Édouard Cognet, cette loi mérite des précisions: « Cette nouvelle donne suscite beaucoup de questionnements auprès des adhérents qui ont du mal à comprendre cette méthode de commercialisation encore inconnue dans le milieu de l’élevage bovin. La mise en place des contrats est parfois longue et nécessite beaucoup de concertations. Le niveau actuel des cours devrait, selon moi, être un atout pour s’assurer de prix stables pour les années à venir. La contractualisation permettra d’avoir de la lisibilité sur les prix de vente à moyen terme et d’apporter plus de sérénité dans la gestion des entreprises qui en dépendent ».

Sécurisation des prix de vente et transmissions des exploitations

Une sécurisation des prix de vente qui aura également sans doute pour effet de faciliter la transmission des exploitations en rassurant les investisseurs et les financeurs dans les reprises d’activités comme l’explique Édouard Cognet : « Ils seront plus à même d’apprécier la rentabilité à moyen terme et de rendre leurs décisions plus favorables à l’accompagnement de la nouvelle génération d’exploitants agricoles ». Une transmission des exploitations synonyme d’avenir pour le secteur agricole qu’il faut rendre attractif, notamment dans le secteur de l’élevage « trop souvent malmené à tous les niveaux. L’élevage de par ses contraintes ne fait plus recette. Il est néanmoins nécessaire, voire indispensable dans notre région. Il permet un équilibre agronomique et environnemental essentiel pour nos zones de productions. C’est pour cela que j’invite l’ensemble des acteurs de notre territoire que ce soit l’État, les administrations, les services, l’amont et l’aval des productions, les partenaires financiers, les élus, les coopératives, à se mobiliser pour défendre cette entité qu’est l’agriculture et ainsi donner les moyens aux agriculteurs de pérenniser leurs activités et de développer nos régions rurales de manière durable » souligne Édouard Cognet qui a conclu par ces mots : « Nous devons rester fidèles à nos valeurs quelques soient les circonstances. N’ayons pas peur des défis à relever car ils sont nombreux. Il faut que notre coopérative soit un acteur majeur pour ses adhérents qui devront s’adapter aux évolutions sociétales des prochaines années ».