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Recrutement en agriculture
Sécuriser et fiabiliser le recours aux travailleurs étrangers venus du Maroc, de Tunisie...

Fort de l’expérience de la FDSEA de la Drôme, précurseur dans le recrutement de salariés étrangers, les démarches se structurent au niveau national avec récemment la signature d’une convention cadre entre la FNSEA et l’Agence nationale de l’emploi du Maroc.

Terre où l’arboriculture et la viticulture sont reines, la Drôme recrute depuis cinquante ans déjà des salariés venus de l’étranger. D’abord, venus d’Espagne, du Portugal…ils débarquent désormais de Tunisie, du Maroc, du Congo… Aujourd’hui, dans la Drôme, sur les 30 000 contrats de saisonniers annuels, entre 800 et 1 000 sont des contrats dits « OFII ». Comprenez : Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, une structure avec laquelle la FNSEA, unique organisation représentative des employeurs agricoles, et ses fédérations départementales travaillent en étroite collaboration. « L’agriculture a besoin de compétences et d’actifs notamment au moment des récoltes. Nous privilégions les plateformes comme Agri Emploi, l’Apecita ou Pôle Emploi. Mais force est de constater que sur certains postes, nous avons besoin de main d’œuvre étrangère pour ne pas laisser des producteurs dans l’embarras avec la perspective de ne pas pouvoir récolter », explique Jérôme Volle, agriculteur dans l’Ardèche et président de la Commission emploi de la FNSEA.

Prestation globale

Ainsi, afin de sécuriser les employeurs comme les salariés, souvent la cible de marchands de sommeil sans scrupule, les choses se structurent. Dans la Drôme, le dispositif s’est accéléré fin 2020. « Avec le Covid, les adhérents de notre section main d’œuvre rencontraient des difficultés pour faire venir des salariés, bloqués dans leur pays pour des raisons sanitaires. La FDSEA en concertation avec l’Etat a donc été mandatée pour rédiger un protocole sanitaire afin de faire venir ses salariés en France. Dans la foulée, nous avons géré l’acheminement des salariés et leur retour », raconte Sandrine Roussin, viticultrice à Tulette dans la Drôme et présidente de la FDSEA. Les premiers salariés sont arrivés en février 2021 et très vite, il a fallu aller plus loin en proposant aux employeurs une prestation globale incluant entre autres les demandes d’autorisation de travail. « Une chargée de mission a été embauchée pour optimiser toutes les démarches administratives. Nous avons élaboré une charte d’accueil qui porte sur les conditions de travail, le logement, les droits et les devoirs de chacun… Nous avons conquis des adhérents en leur offrant un cadre sécurisé, fiable et durable », précise Sandrine Roussin.

Se positionner en acteur sérieux

Cet exemple drômois a fait des émules puisque parallèlement, la FNSEA entend structurer une offre de service collective permettant de rassembler les agriculteurs dans une démarche fiable et vertueuse, et de gagner en efficacité sur le process. Ainsi, dernièrement, le syndicat a signé une convention avec l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration et l’ANAPEC (Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences Marocaine) afin de faciliter le recrutement de travailleurs saisonniers agricoles marocains. Avec un peu plus de 15 000 contrats agricoles chaque année, le Maroc est la zone du monde, qui constitue actuellement le vivier de travailleurs étrangers le plus important en France.

« Notre objectif est de s’assurer de la bonne venue et du bon départ des salariés¹ en servant les intérêts des employeurs tout en fidélisant les salariés. Recenser les besoins, organiser des dispositifs encadrés de migrations saisonnières, répondre collectivement aux problématiques de souveraineté alimentaire de productions sont les maîtres-mots de cette nouvelle dynamique. Nous offrons un cadre sécurisé aux deux parties, évitant ainsi aux employeurs ayant traités avec des prestataires plus ou moins tendancieux d’être confrontés à des difficultés juridiques », conclut Jérôme Volle.

¹ Les salariés peuvent rester quatre mois en France, et deux mois supplémentaires maximum s’ils obtiennent une dérogation. Avant de revenir, ils doivent rester six mois dans leur pays d’origine.

 

 

 

 

 

 

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