Secours populaire : la misère gagne encore du terrain dans le Cantal
Avec 16 % de familles bénéficiaires en plus lors de la dernière campagne, la fédération du Cantal ne peut que constater que la précarité se développe et s’installe durablement.
Au Secours populaire du Cantal, le bilan de 2017 est dressé. Et il est sans appel : avec plus de 900 familles aidées, soit plus de 2 000 personnes, la misère progresse dans le département. “C’est 16 % de plus qu’il y a un an et la tendance se poursuit”, constate Patrick Carpentier. Il est le nouveau co-secrétaire général du Secours populaire et, à ce titre, partage la présidence départementale avec Monette Tournadre(1). Les causes de cette progression ? “La perte d’emploi, les accidents de la vie, l’éclatement familial... loin de vies stables et sécurisées. Nous sommes aussi peut-être davantage sollicités parce qu’on est mieux connu, parce que les système d’alerte sont plus performants”, analysent les responsables de la fédération départementale. Alors, le Secours populaire agit.
L’équivalent de 200 000 repas
“Il y a d’une part des activités journalières et, d’autre part, des aides d’urgence, des activités liées aux vacances, aux loisirs et à la culture et une contribution à la solidarité internationale(2)”, détaille Patrick Carpentier. La distribution alimentaire, cinq jours par semaine, a représenté en 2017 l’équivalent de 200 000 repas, livrés sous forme de colis en fonction du quotient familial. Les denrées proviennent en partie de l’Union européenne, mais pour les trois-quarts d’une collecte quotidienne d’invendus auprès des grandes surfaces. “Des enseignes qui jouent d’autant plus le jeu qu’une mesure récente leur permet de déduire pour partie ces dons de leur déclaration fiscale”, relève le secrétaire général du Secours. L’autre principale activité récurrente concerne le vestiaire, ouvert trois jours par semaine. Sont aussi régulièrement distribués des bons d’essence, des bouteilles de gaz ou des couches pour bébés, voire des paiements de factures, notamment lorsqu’une famille est signalée en détresse par les services sociaux.
Des vacances
Parallèlement, tous les ans, le Secours populaire français du Cantal œuvre aussi pour offrir des vacances aux bénéficiaires, à travers diverses actions. L’an dernier, un séjour familial a permis à une centaine de personnes de passer cinq jours à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) ; 45 enfants ont profité de l’opération “premier départ” conduite avec Jeunesse en plein air et la Fédération des associations laïques (Fal) ; 15 autres ont assisté à Rodez au passage du Tour de France ; 7 ont passé une semaine sportive dans le Lot ; des séjours en camping ont été offerts à des familles et une cinquantaine de personnes ont participé à une visite en Dordogne dans le cadre de la “Journée des oubliés des vacances” (Jov)... Enfin, diverses actions autour de Noël ont conclu l’année, avec des goûters et des distributions de jouets. La plupart de ces opérations seront reconduites en 2018 (voir ci-dessous).
(1) Sollicités en décembre, suite au départ de Françoise Cussat qui œuvre sur de nouveaux projets associatifs.
(2) 7 250 € pour les écoles de Madagascar et 1 250 € pour des cultures maraîchères du Nicaragua.
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