Sécheresse
Sécheresse : les fourrages arrivent
Sécheresse
En raison de la sécheresse, les manques fourragers sont énormes. Des éleveurs ont déjà terminé leurs réserves hivernales. FDSEA et Jeunes agriculteurs organisent l´approvisionnement. Ils ont trouvé un élan de solidarité auprès des agriculteurs de la Mayenne.
La FDSEA mène de front de nombreuses opérations visant à approvisionner en fourrage les éleveurs du Cantal. La plupart sont réservées à leurs adhérents. Hormis l´une d´elle qui, profitant d´une aide publique du Conseil général, est naturellement restée ouverte à tous les éleveurs. Tous peuvent également profiter de la mise sur le marché d´un aliment "solidarité", négocié par le syndicat. Depuis plusieurs semaines, par le biais du réseau FNSEA, la FDSEA a pu nouer des liens avec des départements au nord de la Loire. Ainsi, le Loiret a-t-il mis à disposition entre 3 000 et 4 000 tonnes de maïs ensilage distribuées pour partie par Centraliment. L´Aisne a proposé de la paille de blé pour litière, mais 600 tonnes brûlées dans un incendie volontaire ont retardé l´acheminement des 4 000 tonnes promises. Enfin, avec la Mayenne, c´est un véritable partenariat qui s´est établi entre agriculteurs adhérents aux syndicats départementaux respectifs. La Mayenne sème pour le CantalEn effet, tant les jeunes que leurs aînés se sont mobilisés là-bas en faveur de leurs pairs du Cantal. A ce jour, entre 1 500 et 2 000 tonnes de foin sont parties pour Saint-Flour, Ruynes et Chaudes-Aigues. A cela s´ajoute le travail considérable d´une coopérative née du syndicalisme : la Codema, coopérative de déshydratation de Mayenne. Celle-ci possède une usine qui a été mise à disposition pour conditionner les produits en bouchons. C´est ainsi que de la luzerne (200 tonnes), du maïs (2 600 tonnes) et du ray-grass (500 tonnes) ont été -ou seront- déshydratés pour nourrir une partie du cheptel cantalien. De pus, les Jeunes agriculteurs et adhérents FDSEA de Mayenne ont pris l´initiative de semer du ray-grass derrière leur blé pour le récolter en octobre au seul profit de leurs homologues cantaliens. Il ne reviendra au Cantal que le coût des semences, de la déshydratation et du transport. 500 tonnes de matières sèches devraient être livrées. Des opérations cantonalesEnfin, des producteurs de maïs en grains de Mayenne ont rétrocédé une partie de leur surface à l´ensilage. Le produit, on s´en doute, est particulièrement riche, puisque la plante n´est pas sèche et garnie d´épis. Déshydraté, le transport et le stockage sont plus aisés et les aides étant calculées sur la matière sèche, l´estimation est facilitée. Ce maïs déshydraté sera distribué sur l´ensemble du département du Cantal. La FDSEA poursuit ses actions de prospection pour dénicher d´autres produits et partenariats. Elle propose à ses adhérents 20 000 tonnes de luzerne déshydratée en balles en provenance d´Espagne, vendue 151 euros la tonne livrée ; du maïs doux à fibre des Landes, constitué de la plante et d´environ 20 % de ses grains, idéal pour ruminer semble-t-il ; des sous-produits sont en cours de négociation : carottes, pommes, etc. Enfin, des délégations cantonales prennent des initiatives au profit des agriculteurs de leur territoire. R. Saint-André