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Recensement
RGA 2010 : la nouvelle carte d’identité de la ferme Cantal

On présente plus souvent ses handicaps que ses atouts. Pourtant, l’agriculture cantalienne n’a pas à rougir de ses performances, selon le RGA 2010.

Production standard brute moyenne des exploitations à l’échelle de chaque canton en 2010. Source Agreste.
Production standard brute moyenne des exploitations à l’échelle de chaque canton en 2010. Source Agreste.
© P.O.
Que n’a-t-on vanté le modèle agricole des Savoie et envié la réussite de leurs appellations fromagères, que n’a-t-on aussi mis en exergue la compétitivité des éleveurs du Grand Ouest et que n’a-t-on, parallèlement, regretté que la ferme Cantal n’emprunte au premier ses performances en termes de valorisation et aux seconds leur capacité d’adaptation... Une grille de lecture qui mérite pourtant aujourd’hui d’être réécrite au vu des premiers résultats du recensement général agricole (RGA) de 2010 qui montrent que si le chemin est encore long pour faire de l’élevage cantalien un leader hexagonal de la différenciation et rémunération de ses productions, le projet agricole départemental a permis de mettre la ferme Cantal sur les bons rails et de préserver la force première du pays vert : ses éleveurs. Ainsi, depuis le dernier recensement de l’an 2000, le Cantal n’a perdu que 8 % de ses chefs d’exploitation et coexploitants (ils sont 7 300 en 2010), ce qui en fait l’un des quatre départements les plus résistants “humainement” (- 21 % en moyenne nationale) alors que les Côtes d’Armor, la Charente ou encore le Jura ont vu près d’un quart de leur effectif rayé de la carte en dix ans et la Savoie 31 %. Mieux, le rythme de cette “dépopulation” a ici été moins soutenu qu’entre 1988 et 2000, dates des deux recensements précédents.

10 600 actifs

 

L’âge moyen des exploitants cantaliens est de 49 ans, soit trois ans de plus qu’en 2000 mais un de moins que la moyenne régionale. Par ailleurs, près d’un quart des chefs d’exploitation et co-exploitants cantaliens ont en 2010 moins de 40 ans (19 % en moyenne nationale), seuls la Haute-Marne, le Doubs, la Lozère et la Guyane affichent un ratio légèrement supérieur. Le défi du renouvellement des chefs d’exploitation reste cependant permanent avec plus de six exploitants sur dix âgés de 50 ans et plus déclarant ne pas connaître de repreneur. À noter également : plus d’un chef d’exploitation cantalien (ou co-exploitant) sur quatre est une femme (26 % contre 27 % en France), leur nombre a augmenté de 6 % en dix ans. Enfin, on ne dénombre que 11 % de pluriactifs (18 % en France). Autre chiffre marquant : avec 10 600 actifs permanents travaillant en 2010 à temps complet ou partiel sur une exploitation agricole (77 % dans les moyennes et grandes exploitations), le Cantal s’avère le second employeur agricole de la région même si, sur la décennie, le département a perdu 24 % de ses emplois. Aujourd’hui, sept actifs sur dix sont chefs d’exploitation ou co-exploitants mais on note en dix ans la disparition d’un actif familial sur deux - hors exploitants ou coexploitants. De même, seuls 1 700 con­joints non exploitants participent à l’exploitation, soit 40 % de moins qu’en 2000. Une main d’œuvre familiale raréfiée qui n’a cependant pas été remplacée par le recours au salariat malgré l’accroissement de la taille des cheptels : on ne comptabilise ainsi que 560 salariés permanents non familiaux (9 % des exploitations en sont dotées), soit 5 %  seulement du travail des actifs, majoritairement dans le secteur de l’élevage.

 

Champions des signes de qualité

Avec 5 700 exploitations, le Cantal concentre un quart de l’ensemble des exploitations auvergnates et a beaucoup mieux résisté à la restructuration. Près de 1 000 exploitations ont disparu en dix ans, au rythme annuel de 1,6 %, bien inférieur au 2,1 % régional et 2,6 % national et en-deçà d’un point à celui enregistré dans le département lors de la décennie précédente. Ce sont principalement les exploitations moyennes qui ont cessé leur activité, tandis que les grandes structures, dont le potentiel de production (brute standard) dépasse les 100 000 euros, ont vu leur nombre croître de 30 % (voir ci-contre). Sans surprise, le système ultra-dominant reste l’élevage bovin : on recense 491 400 bovins (contre 473 709 en 2000) - répartis dans 4 800 exploitations (et dans 93 % des exploitations cantaliennes moyennes et grandes) - avec 154 500 vaches nourrices (+ 3 000 en dix ans) et 74 500 laitières (126 000 têtes il y a 20 ans). Parallèlement, le département a perdu quasiment la moitié de son effectif de truies, ainsi que près de 12 000 brebis, mais a gagné pas loin de 800 chèvres. Spécificité et atout de la ferme Cantal : 45 % de ses exploitations produisent sous signe de qualité (notamment le lait destiné aux AOP fromagères), un record en comparaison des 21 % de moyenne nationale. On compte en outre 2 % de fermes en agriculture biologique (3 % en moyenne nationale). Les activités de diversification sont elles développées par 456 exploitations (8 % des fermes) et 10 % des exploitations cantaliennes commercialisent en circuit court.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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