Rentablité des filières de qualité : la fleur d'Aubrac n'échappe pas aux questions
Lundi 14 novembre, l'association Fleur d'Aubrac a tenu son assemblée générale à Antrenas. L'occasion pour les éleveurs d'aborder les sujets de préoccupation du moment et de se questionner sur l'avenir de cette filière de qualité.
Ce lundi 14 novembre, la salle des fêtes d'Antrenas a connu une importante affluence : près d'une quarantaine d'éleveurs avaient fait le déplacement pour l'assemblée générale de l'association Fleur d'Aubrac. Signe des temps, les discussions sur la rentabilité de la Fleur d'Aubrac en ces temps de crise ont phagocyté les discussions de la matinée.
« On veut bien être fidèle à la marque, mais il faut que les prix suivent » : c'est en substance ce que les éleveurs ont demandé aux élus de l'association, pour que la filière puisse continuer de vivre. Car les agriculteurs ont averti qu'au vu des prix pratiqués en Fleur d'Aubrac, de l'explosion des coûts pour l'engraissement, et de prix de ventes bien plus intéressants, notamment en maigre, les éleveurs risquent bien de faire le choix d'abandonner la filière. Au risque de précipiter la fin de la Fleur d'Aubrac, selon les représentants de l'association présents. « Et si nous arrêtons totalement, nous ne nous relèverons pas », a pointé Hervé Chapelle, le directeur de Célia. « Pourquoi ce sont toujours les agriculteurs la variable d'ajustement ? » ont lancé les agriculteurs, remontés. « En tant que chef d'entreprise, nous devons aussi aller vers les activités les plus rentables, a pointé Julien Tuffery. Et aujourd'hui, les arguments manquent un peu pour dire « continuons », si ce n'est, « ayez la foi ». Mais économiquement, pour la rentabilité du système, ça semble compliqué. Comment, demain, continuer à faire de la Fleur d'Aubrac sans augmentation importante de la grille, je vous avoue qu'il est difficile d'y croire ».