Rencontre avec le Préfet pour un tour des dossiers d’actualité agricole
Présidents et secrétaires généraux du syndicalisme majoritaire ont rencontré Éric Maire préfet de Haute-Loire à 2 semaines de son départ du département.
Comme ils le font régulièrement, les responsables syndicaux FDSEA/JA de la Haute-Loire avaient pris rendez-vous avec le Préfet Éric Maire, pour faire le point sur tous les sujets d’actualités agricoles sur lesquels l’administration départementale porte un regard.
Le rendez-vous était pris avant l’annonce du départ vers la Guadeloupe du représentant de l’État en Haute-Loire, qui sera remplacé à partir du 4 septembre par Yves Rousset.
Cette rencontre a donc permis aux professionnels se souligner le travail réalisé ensemble notamment sur 2 dossiers : le Plan d’urgence et le classement en zones vulnérables. Sur le Plan d’urgence, Yannick Fialip a souligné la bonne collaboration entre les services de l’État pour que la Haute-Loire bénéficie d’une enveloppe conséquente. Sur le dossier des zones vulnérables, s’il regrette que 12 communes soient encore classées, le président de la FDSEA reconnaît le travail collectif entre le syndicalisme et l’administration qui a permis de passer de 45 à 12 communes classées.
Tour des dossiers d’actualité
Les responsables sont ensuite entrés dans le vif du sujet abordant l’épineux dossier du sanglier (voir ci-dessous), avant de passer en revue l’actualité agricole.
Sur le budget de la PAC, les agriculteurs ont fait part de leur mécontentement et dénoncé «les agissements du Gouvernement, l’actuel comme le précédent, qui prévoit de prélever de l’argent sur le 1er pilier pour financer le déficit budgétaire du second pilier». Pour les représentants de la FDSEA et des JA, «ce n’est pas aux agriculteurs de suppléer les manquements de l’État».
Autre dossier phare pour les agriculteurs, c’est celui des ICHN qui doit arriver à son terme en 2020 : «Il n’est pas question de baisser le niveau des aides ICHN» affirme Yannick Fialip, sachant que cette mesure compensatoire est essentielle dans nos zones de montagne.
L’agriculture biologique a également fait l’objet d’un échange entre le Préfet et les syndicalistes, qui souhaitent engager une réflexion sur les aides à la conversion et les aides au maintien. «Il ne faut pas que ces dernières, selon le président de la FDSEA, impactent le prix des produits payés aux producteurs…», les intermédiaires interprêtant cette mesure comme une compensation de prix. Voilà un chantier ouvert pour le département, mais aussi aux niveaux régional et national.
On ne pouvait pas, lors de cette rencontre, ne pas aborder la situation des agriculteurs ayant subi les intempéries de début juin. Les professionnels ont fait le point avec le représentant de l’État sur l’avancée des dossiers calamités, catastrophe naturelle ou encore pertes de fonds… dossiers en cours et à suivre. Concernant cet évènement, le Préfet a salué la solidarité entre agriculteurs sur le département, notamment à travers l’opération initiée par le réseau FDSEA/JA.
Dernier sujet abordé, les états généraux de l’alimentation. Anthony Fayolle et Yannick Fialip ont insisté sur leurs attentes, à savoir une augmentation des prix des produits agricoles. Ils souhaitent des mesures gouvernementales pour réformer le droit à la concurrence et permettre par exemple unr organisation collective pour mieux vendre les produits. Dans le cadre de ces états généraux, le Préfet a souligné qu’une réunion en préfecture de région est prévue le 6 septembre prochain, avec des ateliers de travail. il a aussi lancé des pistes sur la restauration collective ou encore la différenciation des produits. FDSEA et JA proposent par ailleurs de mener une réflexion pour associer l’agriculture et ses produits à des évènements touristiques comme le Festival de La Chaise-Dieu ou celui de Saugues… à l’instar de ce qui s’est fait pour le Tour de France. Idée à creuser…
Les responsables FDSEA et JA aspirent à continuer de travailler en bonne intelligence avec les services de l’État pour faire avancer les dossiers agricoles, et notamment avec Yves Rousset, le successeur d’Éric Maire à la tête de la préfecture.
Les sangliers de la discorde
Les syndicalistes ont abordé le brûlant sujet des dégâts de gibier et notamment le dossier de l’élevage de sangliers de Bas en Basset, en place illégalement depuis des années, qui a suscité la colère parmi les agriculteurs du secteur et les responsables professionnels. Gilles Tempère, le président de la section chasse de la FDSEA Haute-Loire, avait alors fortement réagi (voir La Haute-Loire Paysanne du 27 juillet en page 3), espérant «que des sanctions exemplaires seront appliquées, que les animaux seront abattus et le parc démantelé…». Il demandait à l’administration d’être plus vigilante à l’égard de ce type de parc et proposait même d’«envisager une évolution de la réglementation» et pourquoi pas «faire stériliser les sangliers de ces parcs ?».
Le Préfet a précisé que 51 sangliers issus de ce parc ont été abattus, qu’il reste d’autres animaux mais sans en connaître le nombre exact. L’administration poursuit son action et devrait retourner sur les lieux. Quant à la procédure judiciaire envers le propriétaire du parc, elle suit son cours, et ce dernier devrait être condamné.
Suite à cela, FDSEA et JA ont décidé de mettre en place un travail de recencement de tous les parcs à sangliers présents sur le département. Yannck Fialip explique : «nous allons mettre à contribution notre réseau pour faire cet état des lieux sur toutes les communes ; état des lieux que nous rendrons public». Aujourd’hui, officiellement, il n’y a pas d’élevage de sangliers, mais seulement des parcs d’entraînement. «Mais au vu des dégâts sur le terrain, nous pensons qu’il se pratique des ventes de reproducteurs…» lance le président. Et le syndicalisme d’exiger alors, un contrôle de l’État sur ces “élevages“ comme cela se fait sur les exploitations.
Les responsables ont aussi insister auprès du Préfet pour que soient rapidement indemnisés les agriculteurs ayant subi des dégâts dus aux sangliers sur leurs maïs, prairies ou autre récoltes. Le sujet est sensible et les agriculteurs sont décidés à se faire entendre.