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Réfléchir son projet dans sa globalité pour gagner de l’argent, du temps et en sécurité

Frédéric Pélisse producteur laitier en Haute-Loire a repensé son investissement dans un silo grâce à l’accompagnement de la MSA et d’un ergonome.

Le nouveau silo n’est pas installé, mais le projet suit son cours et le stockage et la distribution des céréales devraient être améliorés.
Le nouveau silo n’est pas installé, mais le projet suit son cours et le stockage et la distribution des céréales devraient être améliorés.
© HLP

Introduire la logique santé et sécurité au travail au coeur de projets d’investissements en élevage, tel est l’objectif de l’accompagnement proposé par les  conseillers en prévention et médecins du travail de la MSA Auvergne avec l’appui éventuel d’un ergonome pour les exploitants agricoles. Frédéric Pélisse éleveur laitier à St Jean de Nay en Haute-Loire et par ailleurs président du Service de Remplacement départemental, a été entraîné dans cette logique, un peu malgré lui, à l’occasion d’une réflexion pour installer, «dans l’urgence» un silo de stockage de céréales. Lors d’une conférence de la MSA Auvergne  au Sommet de l’élevage, il a témoigné.L’histoire commence tout simplement. Frédéric Pélisse ex-plique : «On est en mai 2017, et j’ai besoin d’un silo à grains pour stocker la moisson de juillet. Je recherche des aides pour cet investissement et m’adresse à la MSA…». Son interlocutrice Nadège Charreyre-Mallet, conseillère Prévention, lui répond que la MSA ne finance pas ce genre d’installation mais l’amène alors à réfléchir son investissement avec un peu plus de recul, et lui conseille de contacter un ergonome. C’est Joffrey Beaujouan ergonome à l’UCA de Clermont qui va se rendre sur l’exploitation. À partir de là, ce projet de silo de stockage va prendre une autre dimension dans laquelle conseiller et exploitant vont s’intéresser à la globalité de l’exploitation en introduisant des notions de santé, d’efficacité, d’efficience, de sécurité, de qualité de travail et même de qualité de vie au travail…Du champ à l’augeEnsemble, en partant du besoin exprimé, ils vont s’intéresser au stockage du grain bien sûr, mais aussi à avant et après ce stockage. Ils se posent toutes les questions : comment je vais transférer les céréales de la remorque au silo ? comment les reprendre avant de les broyer et de les amener jusqu’à la mélangeuse puis au système de distribution ? Ils refont donc le chemin du champ jusqu’à l’auge, et étudient la praticité ou la pénibilité, le temps nécessaire, le ou les matériels disponibles ou à prévoir, et tout cela en intégrant tous les critères qui viennent interférer avec le stockage et la distribution des céréales. Frédéric Pélisse et Joffrey Beaujouan s’intéressent à l’alimentation des bovins en amont et en aval, avec la présence de différents silos sur le site, de différents flux, de multiples matériels… avec tous les gestes et déplacements nécessaires. «On a tout passé en revue, précise l’agriculteur, l’utilisation d’une échelle avec une sécurité a minima, des tuyaux à emboiter, la brouette, l’attelage et le détellage de remorques… Bref une somme de manipulations avec beaucoup de temps et d’énergies perdus».70 points d’interventionsJeoffrey Beaujouan souligne que cette analyse a permis de répertorier 70 points d’interventions humaines autour de ce silo. 70 points qui ont fait l’objet d’une attention particulière pour en déceler la pertinence, et surtout les améliorations éventuelles.Est venue ensuite la phase de redéfinition du projet et de ses orientations, avec l’élaboration d’un cahier des charges qui tient compte des besoins de l’éleveur en matière de fonctionnalité et de sécurité. Au final, partant de son besoin urgent d’un silo de stockage, Frédéric Pélisse a pris le temps de la réflexion pour repenser son investissement et l’optimiser. Le silo n’est toujours pas installé, mais le projet suit son cours.L’ergonome souligne que si «du temps a été perdu pour l’installation du silo, c’est pour en gagner après sur la durée». De son côté, Nadège Charreyre-Mallet précise que la MSA n’a pas financé le silo mais a soutenu l’étude ergonomique.Tous insistent sur un projet d’équipe, pour lequel l’exploitant reste pilote et est accompagné par un expert du travail Joffrey Beaujouan et une experte en prévention Nadège Charreyre-Mallet.Aujourd’hui Frédéric Pélisse est convaincu : «il faut prendre le temps de réfléchir avant d’investir pour gagner du temps, gagner de l’argent et gagner en sécurité». Et d’ajouter, «et si une telle étude est intéressante pour un silo alors qu’en est-il pour une stabulation ?».

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