Réconcilier agriculteurs et société : un défi de cœur et de raison
Redorer l’image de l’agriculture. C’est le défi que la nouvelle présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, souhaite relever avec l’équipe dirigeante fraîchement élue du syndicat majoritaire.
Christiane Lambert l’admet sans détour : elle est une grande émotive. « Ça se manifeste sous forme de boule au ventre et des frissons… Des émotions qui vous prennent le corps tout entier », confie-t-elle. « On m’a dit qu’il fallait que je me forge une carapace, mais moi je n’en veux pas ». Cette émotivité, Christiane Lambert en fait finalement une force. Et ce sont ses expériences passées, ses ressentis et les souvenirs concrets qu’elle a gardés depuis l’enfance qui semblent aujourd’hui encore expliquer son action de syndicaliste. Alors qu’elle avait dix ans à peine, Christiane Lambert se souvient des « quolibets de la part des copains d’école et des critiques des voisins », lorsqu’ils ont appris que ses parents souhaitaient monter un projet de porcherie. Des réactions qui affectent l’enfant qu’elle est alors ; elle qui a « choisi à huit ans d’être agricultrice » et qui n’a, par la suite, « jamais dévié ». Quelques années plus tard, lorsque Christiane Lambert annonce à ses professeurs qu’elle veut devenir agricultrice, ceux-ci ont souvent tenté de la dissuader. « J’avais de bons résultats à l’école, du coup on me disait : tu ne devrais pas faire agricultrice, tu devrais faire autre chose », comme si ce métier était réservé « aux derniers de la classe ». « Moi j’ai souffert très jeune de cette image négative de l’agriculture », avoue Christiane Lambert. Et quand, à 19 ans, elle se rend chez le banquier pour emprunter de quoi acheter 24 hectares de terres pour s’installer dans le Cantal, à côté de l’exploitation de ses parents, il lui répond qu’« une jeune fille qui s’installe à 19 ans n’est pas un élément sûr, stable et sécurisant ». Autant d’expériences qui donneront à Christiane Lambert une furieuse envie de montrer que l’agriculture est « un métier noble, technique et qui mérite plus de reconnaissance ».
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1406, du 20 avril 2017, en page 3.