Recherche : sur la piste des pissenlits…
Engagés suite aux derniers épisodes de forte pullulation, quatre programmes de recherche sont en cours au niveau du Massif central. Point d’étape avec le Sidam en charge de leur coordination.
Chargée de mission au Sidam, Aude Agenis-Nevers a proposé un point d’étape des quatre programmes de recherche lancés en 2016 à la demande de la profession agricole du Massif central, lors de l’assemblée générale de la FDGDon. Le premier – aujourd’hui achevé – visait à déterminer les causes du déclin des populations de campagnols après une phase de haute densité (au-delà de 200 individus par hectare, il y a déclin l’hiver). L’hypothèse initiale d’une population décimée par un agent pathogène (bactérie…), testée en Franche-Comté, ne s’est pas avérée concluante. « Au contraire, les campagnols sont plutôt gras et bien portants », a-t-elle précisé.
Causes du déclin
Un autre paramètre démographique, une baisse du taux de reproduction, n’est pas non plus en cause, en revanche, dans cette phase de déclin, on n’observe quasiment plus de jeunes nés au printemps qui semblent migrer sans qu’on en connaisse la cause. Plus inattendu, la densité de fleurs de pissenlits est corrélée avec le taux de croissance de la population. Une corrélation qui est en train d’être étudiée dans le prolongement de ce programme.
Deuxième axe, le développement de nouvelles molécules campagnolicides écocompatibles s’est heurté à une impasse. Parmi la dizaine de molécules sélectionnées, l’une (la cis-bromadiolone) s’est révélée très prometteuse et peu rémanente. Malheureusement, l’homologation pour usage phytosanitaire de molécules anticoagulantes est désormais impossible au niveau européen, sauf à engager des millions d’euros de recherche pour prouver sa non-toxicité.
Piéger les phéromones
La troisième piste, celle du recours à des phéromones comme aide au contrôle des populations de rats taupiers, est entrée dans sa phase 2. La phase 1 a permis d’isoler une soixantaine de composés organiques volatils (dans l’urine et les glandes latérales du rongeur) dont neuf avec une différence entre mâle et femelle. Une protéine urinaire capable de piéger les phéromones a également été identifiée. La phase 2 (prévue jusqu’en 2022) va maintenant tester l’efficacité de ces composés odorants volatils en les vaporisant sur des pièges pour évaluer le caractère attirant ou répulsif de ces molécules.