Groupe monde rural
Rapport sur l’avenir des campagnes
Lors de l’Assemblée générale du Groupe monde rural (GMR) de la FNSEA le 10 juillet à Paris, la sénatrice socialiste Renée Nicoux a présenté son rapport co-écrit avec Gérard Bailly (UMP) sur l’avenir des campagnes.
« Nous avons volontairement choisi le mot campagne plutôt que l’expression territoire rural car nous disons plus facilement que nous habitons à la campagne », fait remarquer Renée Nicoux lors de la présentation du rapport sur l’avenir des campagnes co-écrit avec le sénateur UMP Gérard Bailly. La sénatrice dresse un « constat alarmant » des territoires ruraux français. « Les campagnes seront sacrifiées si rien n’est fait ». C’est dans ce cadre qu’elle est venue présenter ses préconisations le 10 juillet au Groupe monde rural de la FNSEA présidé par Daniel Prieur, secrétaire général adjoint du syndicat.
Premier constat : si un Français sur quatre réside dans une commune rurale, seul un sur huit y travaille. D’autre part, les commerces de proximité se raréfient, l’accès au très haut débit n’est pas une réalité partout et de plus en plus les populations urbaines pauvres migrent vers les campagnes alors même qu’il n’y a pas forcément du travail. Les entreprises rechignent parfois à s’y installer à cause de la non-proximité des transports et aux accès Internet peu modernes. « Même si la ruralité ne doit pas être réduite à la seule place de l’agriculture, on ne peut pas nier que le secteur traverse une crise, notamment pour l’élevage », indique la sénatrice. Un phénomène qui participe à la désertification économique.
Propositions
« La société prend conscience que les territoires ruraux sont une chance et pas une charge », constate Renée Nicoux. Pour elle, il est indispensable de stabiliser la politique d’aménagement du territoire mais en prenant compte de la diversité des territoires, notamment pour les zones de montagne. Parmi les autres propositions : réaffirmer le rôle pivot de la commune, une meilleure répartition des financements, privilégier des logiques de mutualisation, renforcer l’accès aux réseaux routiers et ferroviaires ainsi qu’au très haut débit…
Plus spécifiquement pour l’agriculture, les sénateurs veulent : renforcer la formation des agriculteurs en vue d’adapter les exploitations à des exigences économiques et environnementales accrue. « Nous estimons nécessaire de renforcer la formation des agriculteurs en renforçant la recherche agro économique en amont », souligne la sénatrice ; soutenir les filières territorialisées grâce à la labellisation et à des aides ; développer parallèlement la promotion des productions à l’exportation ; encourager les agriculteurs à diversifier leur activité au-delà de la seule production agricole ; accompagner l’installation des agriculteurs par des prêts à long terme ou des aides. « Tous les éléments d’un développement harmonieux sont là. Les graines sont en terre et les élus doivent les faire monter. Il est nécessaire de mettre un cadre législatif en place », soutient Renée Nicoux.