Quelle PAC après 2013 ? Parlement européen et profession sur la même voie
Le Parlement européen vient de donner sa vision de la Politique agricole commune pour l’après 2013. Enfin, les parlementaires sont sortis de la logique de déconnexion des aides de l’acte de production (découplage total), dans laquelle ils étaient enfermés depuis 2000. Le bon sens est de retour, et ce ne sont pas les paysans qui vont s’en plaindre. Le Parlement rappelle en premier lieu que l’Union européenne doit continuer à garantir la sécurité alimentaire de ses citoyens et participer à l’approvisionnement alimentaire mondial. Il aura fallu une crise alimentaire mondiale pour qu’enfin l’agriculture redevienne « stratégique » aux yeux de tous, et pour que la PAC retrouve sa légitimité.
Nous ne pouvons que nous féliciter de cette prise de conscience, que nous appelions de nos vœux depuis de nombreuses années. Les propositions émises récemment par la FNSEA et défendues depuis 2007 par les agriculteurs du Massif central, en matière de régulation, de soutiens spécifiques, de renouvellement des générations et de valorisation de la dimension multifonctionnelle de l’agriculture, trouvent un écho. A tel point que les orientations émises par le Parlement européen se confondent, à quelques exceptions près, avec les demandes professionnelles. C’est inédit et plutôt de bon augure pour les débats à venir. Reste la question cruciale du budget, sur laquelle l’intransigeance sera de mise. Les organisations professionnelles agricoles comptent bien faire du lobbying auprès des parlementaires afin que des moyens conséquents soient affectés à cette ambition politique.
Pour la FNSEA, il paraît raisonnable de cesser les attaques contre le budget de la PAC sous couvert de sa ringardise : « Manger, travailler et se promener ont un prix. La sécurité alimentaire, l’emploi, la gestion de l’espace et des ressources naturelles sont les éléments fondamentaux de la légitimité des soutiens consacrés à l’agriculture ».
Aubière, le 20 juillet.