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Que s’est-il passé après le 17 mars et que se passera-t-il après le 11 mai ?

Depuis le début des mesures de confinement annoncées par le gouvernement, la Chambre d’agriculture de l’Allier est restée aux côtés des agriculteurs les accompagnant au plus près dans la crise liée au Covid-19…Le déconfinement est là, comment va s’organiser la continuité de l’activité ?

Depuis le 17 mars, la Chambre d’agriculture de l’Allier s’est organisée pour assurer la continuité des services, la plupart du temps, de façon dématérialisée.

Après les premiers jours de déconfinement, un retour en arrière s’impose sur les conditions dans lesquelles l’activité s’est poursuivie.

Retour sur deux mois de confinement

Si la France était au ralenti, voire à l’arrêt dans certains secteurs d’activité, ce n’était pas le cas pour celui de l’agriculture et de ses acteurs, déclaré d’ailleurs secteur prioritaire dès le début de la période de crise.

Dès le 17 mars le personnel des services de la Chambre a su faire preuve de réactivité et d’un fort potentiel d’adaptation dans l’objectif de maintenir un service le moins dégradé possible aux agriculteurs. Tous ont donc poursuivi leurs activités en télétravail, à domicile, ou en présentiel dans les différents locaux et antennes du département. Les missions des assistantes, agents, techniciens ou conseillers ont été effectuées à un rythme soutenu et dans tous les domaines pendant ces deux longs mois.

L’activité consulaire et la vie des instances internes de la Chambre a donc été préservée grâce à l’assiduité non seulement des collaborateurs mais aussi des élus, véritables relais du terrain, eux-mêmes en réunions téléphoniques deux fois par semaine en plus de la poursuite de leurs activité sur leurs exploitations.

Les relations avec les services de l’État, (Préfecture, DDT, DDPP…) ont également été maintenues à une cadence régulière ou, au-delà, lorsque les sujets le méritaient.

Une attention toute particulière a été portée sur l’accompagnement des projets individuels tels que les projets d’installation des nouveaux agriculteurs et l’examen de leur dossier en CDOA. De même les projets de bâtiments d’élevage (PCAE), l’immatriculation de nouvelles entreprises agricoles au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) ont été traités.

La plus vive inquiétude, au début de cette période de confinement, s’était portée sur l’organisation des rendez-vous à distance concernant l’aide à la télédeclaration des dossiers PAC. Là aussi, l’implication forte des conseillers de la Chambre pour mettre en place et réaliser les rendez-vous téléphoniques ou en Visio pour le remplissage des déclarations PAC a été récompensée par la très grande adaptabilité des exploitants concernés. Les dossiers les plus compliqués étant restés en attente du déconfinement.

Du côté de l’identification des animaux, l’organisation des services a permis de maintenir un fonctionnement fluide et de sécuriser le traitement des opérations, sans changement notable dans le rythme habituel.

Le contrôle de performances, quant à lui, a maintenu un fort niveau de pointages même si les pesées ont été impactées par le confinement.

Autre sujet de cette période, le suivi des dégâts de gibier (et corvidés) aux cultures qui lui aussi a été assuré et les sujets ne manquaient pas.

Les dossiers fonciers et d’urbanisme ont été traités souvent dans des conditions dématérialisées (CDPENAF)… et les sujets relevant de l’environnement (dossiers « eau », « ZNT »…), ont nécessité un fort investissement, de la part des élus et des services, car la profession se doit de rester vigilante en ces domaines révélant de fortes contraintes possibles pour les exploitants.

Il n’y a guère que les domaines de la formation professionnelle des actifs agricoles et des MPP (marchés de Producteurs de pays) qui ont connu un fort ralentissement voire un arrêt en raison de l’impossibilité de tenir des réunions de groupes ou publiques dans des conditions sanitaires sécurisées.

Un bilan prématuré mais …

Si l’on devait tirer un quelconque bilan de ces presque deux mois, bien que cela soit certainement encore prématuré, on peut d’ores et déjà avancer que cela a eu pour effet immédiat de pouvoir tester, grandeur nature, la résistance de notre système. Pour nous qui poursuivions nos activités, des nouvelles pratiques de travail ont vu le jour. Nous avons dû imaginer, inventer, développer des méthodes connues mais insuffisamment utilisées.

De façon plus générale, dans notre société, ce sont de nouveaux comportements qui sont apparus. notamment dans la tête des consommateurs confinés : un renforcement de l’attrait pour une alimentation de qualité et de proximité, et plus généralement la prise de conscience de la valeur de l’agriculture et de ceux qui la font.

Sans constituer en soit une révolution, on peut tout de même penser que la France d’après ne sera pas identique à la France d’avant.

Déconfinement en vue

En vue seulement … parce qu’il sera progressif à la Chambre d’agriculture de l’Allier. Dans les semaines à venir, nous serons dans une situation intermédiaire entre confinement et déconfinement.

Elle maintient, pour partie le traitement à distance de certains dossiers, mais reprend également, progressivement, ses activités de terrain : rencontres individuelles d’accompagnement des projets des agriculteurs, animation de groupes d’agriculteurs, formations les plus urgentes, réunions institutionnelles.

Un fonctionnement des Chambres d’agriculture élaboré et concerté collectivement entre les Chambres de la région AURA mais aussi en interne à chaque établissement, avec les représentants du personnel.

De réels enjeux

Le premier enjeu détecté est de garantir les meilleures conditions de sécurité sanitaire des clients, élus, salariés de la Chambre en vue d’un retour progressif à une situation plus habituelle. Si la justification première d’une Chambre départementale est bien la proximité avec ses ressotissants, on ne pourra en effet ignorer trop longtemps la nécessaire présence physique aux côtés des agriculteurs.

Ensuite, la nature même de certaines activités ne rend pas envisageable le télétravail sur une durée longue ; le traitement de certains projets complexes ne pouvant être assuré qu’en présentiel.

Sans parler de la coordination et le management des équipes particulièrement nécessaires dans une PME de 80 salariés qui est indubitablement toujours plus difficile à distance.

Enfin, il nous reste un enjeu de taille, qui est de participer au mouvement national de dynamisation de l’économie, une économie rendue quelque peu amorphe, voire exsangue dans certains secteurs, par cette situation aussi soudaine qu’inattendue.

Remerciements

Le président de la Chambre d’agriculture de l’Allier, Patrice Bonnin, souhaite remercier les élus, agriculteurs et salariés pour la mise en place de pratiques de travail différentes qui participent de la modernisation des Chambres et préfigurent les pratiques de demain.

Chacun d’entre nous, prenant acte de cet événement quelque peu traumatisant, a dû et su évoluer, s’adapter, dans des circonstances certes peu amènes, mais dans l’objectif prioritaire de dépasser la difficulté et reconstituer une vie au moins socialement acceptable. Cela se nomme la résilience et ce sera bien là notre force, demain, celle de l’avoir expérimentée ; un concept très usité, voire parfois galvaudé, bien avant cette crise sanitaire, dont nous n’appréhendions pas forcément les tenants et aboutissants. Rien ne vaut l’expérience pour s’approprier un concept, … c’est fait !

 

 

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