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Quarante-cinq postes des Finances publiques relocalisés à Aurillac

En visite vendredi dans le Cantal autour du plan France Relance, le ministre Olivier Dussopt a confirmé l'implantation d'une unité délocalisée de Bercy à Aurillac début 2023.

Olivier Dussopt assure que les réorganisations en cours permettront une plus grande proximité des services des Finances publiques.
Olivier Dussopt assure que les réorganisations en cours permettront une plus grande proximité des services des Finances publiques.
© PO

En 2023, Aurillac accueillera une unité des Finances publiques, chargée du soutien à la publicité foncière et délocalisée de la région parisienne avec 45 emplois à la clé. En visite dans le département vendredi, Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics, a développé les motivations qui ont présidé au choix de la candidature de la préfecture cantalienne et les modalités de transfert et d'accueil de ces agents.
Une opération qui, à l'échelle du territoire national, va concerner quelque 70 unités de Bercy et 2 500 emplois (sur 100 000) relocalisés dans 66 communes.

Qu'est-ce qui a prévalu dans la candidature aurillacoise pour accueillir la relocalisation de l'une des unités des Finances publiques ?
Olivier Dussopt : "Au-delà du fait qu'elle ait été portée par un certain nombre de figures locales, dont un ancien ministre, cette candidature (l'une des 66 retenues sur 450 communes candidates, NDLR) répondait à tous les critères que nous attendions : la volonté d'un rééquilibrage en termes d'aménagement du territoire, de participer à la revitalisation d'un centre-ville, la possibilité de disposer de locaux, et la mobilisation des élus locaux pour accueillir dans les meilleures conditions ces agents : inscription des enfants à l'école, dans les associations..."

Concrètement, quelles sont les missions de cette unité ?
O. D. : "Il s'agit d'une unité d'appui à la publicité foncière, un service qui a une vocation nationale  et qui va traiter des dossiers dématérialisés provenant de partout en France. Comme les 69 autres unités relocalisées, c'est une activité qui peut être exercée aussi bien à Aurillac qu'à Paris. Et qui sera donc désormais rattachée à la direction départementale du Cantal."

On parle d'une quarantaine d'emplois délocalisés, ce transfert se fera-t-il sur la base du volontariat ?
O. D. : "Oui, il ne s'agira que d'agents volontaires (sans prime, NDLR), il est hors de question de déplacer un agent contre son gré. Nous allons également donner la possibilité à des agents de la direction départementale des Finances publiques du Cantal, intéressés par ce métier, de postuler sachant qu'ils seront bien évidemment remplacés sur leur poste actuel. Si l'on devait manquer de candidats, nous avons un autre levier : on forme des contrôleurs, inspecteurs de Finances publiques dans des écoles, dont les deux principales sont Noisy-le-Grand et Clermont-Ferrand. Actuellement, 60 à 70 % des stagiaires qui en sortent sont nommés en région parisienne. J'ai signé un arrêté pour inverser ce ratio et faire que les deux tiers soient nommés dans les départements. Je suis convaincu que surtout en début de carrière, les agents seront certainement plus heureux et plus confortables dans des villes comme Aurillac, Alençon ou Nevers qu'à Paris. Ceci dit, je n'ai aucune inquiétude sur le volontariat des agents : sur le petit tiers d'opérations de relocalisation qui a débuté en septembre dernier, nous avons plus de candidats que de postes ouverts."

Où sera installée cette unité ?
O. D. : "Il y a trois sites proposés par les collectivités locales - la ville d'Aurillac, le Département, la communauté d'Agglomération - dont l'ancienne gendarmerie, propriété du Département. La direction des Finances publiques a aussi comme piste ses locaux actuels rue des Carmes où le ratio mètres carrés par agent est assez large. Mais la question de la localisation n'est pas la priorité. Le transfert étant prévu pour 2023, cela nous laisse le temps de discuter avec les élus locaux du meilleur positionnement, en regardant les travaux à faire dans les bâtiments concernés, le rapport le plus avantageux en termes de qualité/prix, l'objectif encore une fois étant d'accueillir les agents dans de bonnes conditions."

Trente points d'accès au public d'ici quatre ans
Les syndicats dénoncent pour leur part une fausse bonne nouvelle et une relocalisation loin de compenser les nombreuses suppression de postes dans le Cantal...
O. D. : "Nous sommes la direction qui a connu le plus de pertes d'emplois depuis 20 ans, soit 25 000 emplois supprimés. Nous sommes en train de ralentir, de réorganiser ce mouvement. J'entends toutes les critiques mais quand j'installe 45 agents dans une direction qui en compte 225, je ne peux pas laisser dire que c'est un désengagement. De la même manière, quand le réseau des Finances publiques, qui est accessible aujourd'hui dans
14 communes du Cantal, le sera dans 30 au total d'ici quatre ans, je ne pense pas qu'on se désengage. Nous avons une réorganisation en cours  avec plusieurs objectifs : regrouper nos agents administratifs dans des services de gestion comptable et  des unités plus importantes, plus attractives ; garantir un très bon niveau de qualité dans les conseils aux élus locaux, notamment ceux des petites communes. Nous allons d'ailleurs avoir dans le Cantal huit postes de conseillers aux élus locaux, basés sur tout le territoire et qui auront chacun en charge un ou deux EPCI. L'expérimentation a commencé par l'arrondissement de Mauriac ce 1er janvier, Saint-Flour suivra en 2022 et Aurillac en 2023.
Je l'ai dit aussi, on veut plus de proximité, ce sera le cas avec ces 30 points d'accès au public que ce soit dans des implantations des Finances publiques, des Maisons France Services ou des annexes de mairie. Ces permanences, on ne le crée par pour six mois ou un an mais pour le temps de présence de la convention qu'on a signée avec le Département et les élus locaux : l'État ne pourra supprimer une permanence ou changer ses horaires sans l'accord des élus locaux.
La société évolue, nos services et notre métier évoluent aussi. Vous n'allez plus aussi souvent dans une perception pour payer vos impôts du fait du prélèvement à la source, ou pour payer votre taxe d'habitation qui n'existe plus..."

 

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