Quand la montagne livre son breuvage
Grâce à une traditionnelle chaîne humaine, il vient de sortir du buron : en blanc comme en rouge, le très beau millésime de la Légendaire de la maison Desprat-Saint-Verny est prêt à être dégusté.
Grâce à une traditionnelle chaîne humaine, il vient de sortir du buron : en blanc comme en rouge, le très beau millésime de la Légendaire de la maison Desprat-Saint-Verny est prêt à être dégusté.
C’est un moment qui marque les esprits et rythme le calendrier depuis... un quart de siècle ! Chaque lundi de la semaine avant Pâques, les bouteilles de Légendaire, vieillies dans le buron de Jean-Pierre Lallet à Salers, sortent enfin. Elles vont retrouver les tables de grands restaurants et celles d’épicuriens, attachés à la nature volcanique de sols qui savent transmettre du caractère à leur breuvage.
Les sommeliers rappellent “la chance unique au monde qu’a l’Auvergne d’avoir quatre géologies différentes” (le basalte, qui amène de la minéralité ; la pouzzolane, pour drainer le vignoble ; les pépérites et leurs notes poivrées ; la pierre ponce, idéale sur les cépages rouges).
Dans la chaîne humaine
Et dans la gamme des vins d’Auvergne, désormais très étoffée par les caves Desprat-Saint-Verny, la Légendaire tient le rôle d’étendard. Bienvenu au millésime 2022, dont il a fallu sortir à la main, ce 25 mars, quelque 8 000 bouteilles par paquets de six. Impossible en effet pour le poids lourd de s’approcher au plus près du buron à flanc de montagne. C’est évidemment ce qui fait le charme de ce moment : le maître de cérémonie, Pierre Desprat, invite des restaurateurs, des sommeliers, des journalistes, des artistes, des vedettes de la télévision, des personnages politiques... à se joindre à lui le temps d’une fête et d’une truffade, mais à condition d’intégrer une vaste chaîne humaine.
Tout le monde s’y prêtant de bon cœur et chacun passant un carton à son voisin, il ne faut pas longtemps pour remonter jusqu’à la route la totalité du vin qui sort de six mois d’hibernation. C’est ainsi que se sont côtoyés pour cette nouvelle édition, le chroniqueur gastronomique de France Télévision, Loïc Ballet ; le journaliste Thomas Hervé ; le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, Lionel Chauvin, et le président de la CCI 63, Claude Barbin ; les meilleurs sommeliers de France ; les Toques d’Auvergne, sous la houlette de Jérôme Cazanave, président de la section Cantal ; le peintre Jean-Pierre Blanchard, maître du speed-painting ; l’accordéoniste Sylvie Pullès qui a composé un morceau pour l’occasion ; la Pastourelle 2024, Ella Piganiol, accompagnée de la présidente de la Ligue d’Auvergne, Isabelle Cazals ; le sénateur Stéphane Sautarel ; etc.
L’histoire continue
Chacun de rendre hommage à l’initiative de ce vieillissement dans la cave voûtée du buron de pierres sis à 1 200 mètres. Car l’altitude change la donne : les vins vieillis en montagne sont plus acidulés et développent une couleur plus vive, comme l’avait déjà observé Jean Desprat, grand-père de l’actuel directeur de Desprat-Saint-Verny. Aujourd’hui, c’est au tour de Léa et Lucie, les filles de Pierre Desprat, de s’engager dans l’entreprise familiale et dans l’aventure de la Légendaire. Il leur est revenu d’introniser de nouvelles personnalités dans la confrérie. Tradition oblige, après avoir goûté le millésime, tous les nouveaux venus ont clamé l’avoir trouvé “excellent !”