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« Quand on met en avant des spécialités bouchères, nous retrouvons de la croissance »

Confrontés à une crise sévère et aux critiques sociétales de plus en plus fortes, les éleveurs de la fédération nationale bovine (FNB) ont montré leur détermination à aller de l’avant et à obtenir des prix rémunérateurs, lors de leur congrès annuel qui s’est tenu à Nevers, au début du mois de février.

© Actuagri

« Nous, éleveurs de France, sommes saignés à blanc », a déploré Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. En 2016, le revenu des éleveurs allaitants a connu une baisse historique, allant parfois jusqu’à moins 60 %. « Toutes les bêtises n’ont pas été faites à Bruxelles, continue Dominique Fayel, membre du bureau de la FNB. Quarante ans de connivence avec la grande distribution, dans le seul but de favoriser le pouvoir d’achat du consommateur, ont aussi conduit à la confiscation de la valeur au producteur », poursuit-il. Le congrès s’est donc tenu dans un contexte morose : prix en berne, contestation du projet d’engraissement collectif de mille places dans la Creuse, scandales dans les abattoirs, montée des discours végétariens dans les médias, etc. Les congressistes se sont concentrés sur la relance de la consommation. Selon la FNB, plus de 98 % des Français mangent de la viande, c’est à eux que les éleveurs ont voulu s’adresser. Les intervenants ont mis en avant deux pistes pour relancer cette consommation. La première consiste à adapter la viande bovine aux nouvelles habitudes alimentaires. La deuxième piste, c’est la segmentation vers le haut de gamme.
Poursuivre le Cœur de gamme
« Quand on met en avant des spécialités bouchères, nous retrouvons de la croissance », a étayé le PDG de Système U Serge Papin. Dans ses magasins, il constate que le steak haché a reculé en libre-service, alors même qu’il progressait de 15 % dans le rayon boucherie traditionnelle. Il rapporte également le succès des caves à viandes, où on laisse maturer la viande pour lui donner plus de goût et de tendreté. Serge Papin en recense une centaine parmi ses 1 500 magasins, et situe le potentiel de ces dispositifs à environ 400. La race et l’image ne sont pas suffisantes, a rappelé Dominique Lerouge, directeur communication et marketing d’Interbev, devant le parterre d’éleveurs de races allaitantes : « Il faut raconter une histoire mais ne pas oublier le contrat de base, la qualité. Aujourd’hui, on ne mange plus de viande pour une question statutaire ou parce que c’est obligatoire, mais de plus en plus pour le plaisir ». La démarche Cœur de gamme va dans ce sens, par la mise en avant des meilleures bêtes des races allaitantes, et un prix plus rémunérateur. Système U et Carrefour ont adhéré à cette démarche, que Serge Papin a félicitée. Mais le distributeur a également averti les éleveurs que d’autres enseignes devaient rapidement rejoindre la démarche, sans quoi il s’en retirerait.

La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 16 février, numéro 1397.

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