Produire du lait de brebis en Margeride
Mécanisation de la distribution des fourrages, autonomie alimentaire, organisation collective du travail, séchage en grange, circuits de commercialisation, sélection génétique, etc. Trois fiches du dispositif Inosys réseaux d’élevage présentent des innovations en filière ovins lait (portrait d’éleveur). L’une d’elle a été réalisée en Margeride avec Thierry Chassang (EARL du Pastre)*.
L’exploitation de Thierry Chassang se trouve à Albaret-le-Comtal, à 1 080 mètres d’altitude. « Je produis du lait de brebis du 1er octobre au 5 juin, explique-t-il. Mon objectif est de produire du lait à moindre coût tout en réduisant le temps travail. J’ai mis en place un DAC, avec le technicien qui réalise le contrôle laitier, j’ajuste le concentré à la production des brebis. Cela permet d’être économe sans travail supplémentaire. » Son épouse, Nathalie, travaille pour le moment à l’extérieur. Elle envisage de rejoindre l’exploitation. Jusqu’en 1992, le père de celle-ci élevait des vaches laitières et des vaches allaitantes. La coopérative locale qui développait alors une production de fromages au lait de brebis, a permis la création d’un atelier ovin lait en remplacement des vaches laitières. Une bergerie de 300 places a été construite pour un troupeau qui est progressivement passé de 260 à 300 têtes. Dans un contexte pédoclimatique peu favorable à la culture de luzerne et de céréales, l’objectif de Thierry est aujourd’hui d’optimiser la conduite alimentaire du troupeau afin d’être moins dépendant des achats d’aliments.
Depuis plusieurs années, la laiterie incite les éleveurs à produire du lait toute l’année, en démarrant tôt à l’automne ou plus tard au printemps. Pour l’EARL du Pastre, un démarrage de la traite au 1er octobre permet d’éviter une concurrence au niveau du travail entre l’astreinte de la traite et la récolte des fourrages. Et valorise mieux l’ensemble des surfaces disponibles par le pâturage. En fin de période de traite, puis quand elles sont taries, les brebis pâturent les surfaces non récoltables (sous-bois, landes) pendant que l’éleveur récolte les stocks de la future campagne sur les prairies temporaires et naturelles.
* Sujet publié en juillet 2016 par l’Institut de l’élevage
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 5 janvier 2017, numéro 1391.