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Présence du loup en Limousin, entre inquiétude et colère

Le 4 avril les membres de la Fédération ovine de la Creuse se sont réunis à Féniers pour une assemblée générale principalement consacrée à la présence du loup dans le département. Claude Font, chargé du dossier à la Fédération Nationale avait fait le déplacement.

© P. Dumont

C’est à Féniers que s’est déroulée l’assemblée générale de la FDO. « Un lieu symbolique » pour le président Michel Bataille, puisque c’est sur cette commune qu’a eu lieu la première attaque de loup dans le département. Si le principal intéressé n’était pas présent dans la salle, son ombre a plané sur les débats. Les éleveurs ovins étaient venus en nombre, y compris des départements voisins, aussi concernés par le problème. Tous sont unanimes : le loup n’a rien à faire sur le territoire limousin. Dans les témoignages qui se succèdent, on entend le désarroi de ceux qui ont le sentiment de ne pas être entendus voire d’être toujours les dindons de la farce. « Cela fait des années que le loup est là et on nous dit que c’est faux », s’emporte un éleveur. « C’est toujours aux mêmes ici de payer pour des décisions qui sont prises dans les bureaux parisiens », renchérit un autre. Invité à l’assemblée générale, Claude Font en charge du dossier loup à la FNO, acquiesce mais reste pragmatique. « Le loup est un sujet éminemment politique, c’est un animal protégé et pour lever cette protection il faudrait l’accord de l’ensemble des pays signataires de la convention de Bern, rappelle-t-il. C’est impossible. Dire que l’on ne veut pas du loup c’est une chose mais cela ne règle rien. Si on ne s’organise pas, si on ne respecte pas les procédures en place, on ne pourra pas avoir de tirs de défense pour réguler la population. Le loup est présent dans certains départements depuis plus de 20 ans et l’élevage ovins y est toujours présent ». Si le discours a du mal à passer dans la salle, force est de constater que peu de choix s’offrent aux éleveurs. La présence du loup est aujourd’hui avérée en Creuse, Corrèze et Haute-Vienne mais aussi dans de nombreux autres départements et la FNO suit le dossier de près. Pour un éleveur dont le troupeau a été attaqué, la procédure est la suivante : Il doit prévenir l’Office français de la biodiversité dans les 72 h. Un agent se déplacera ensuite pour constater la situation et effectuer des prélèvements. Il est donc impératif de ne rien toucher. Si le loup est mis en cause dans la prédation, une mise sous protection du troupeau est proposée. Celle-ci ouvre droit à des aides d’urgence pour peu que l’éleveur mette en place un dispositif de protection de son troupeau dont une partie est prise en charge par l’État : installation de clôtures ou surveillance du troupeau par des chiens. Une fois le dispositif en place, il est possible de recourir à des tirs de défense si l’éleveur en fait la demande. Une autre voie est envisageable. « Il faut travailler sur la notion de non-protégeabilité des troupeaux, reprend Claude Font. Nous pouvons faire reconnaître qu’il n’est pas possible de les protéger efficacement sur le territoire. Il est aussi impératif de revoir la carte des cercles qui classent les communes en fonction de l’intensité de la prédation de 0 (prédation importante) à 3 (zone d’expansion possible) ». Au niveau des chambres d’agriculture, une étude conduite par l’Institut de l’Élevage a déjà conclu à l’impossibilité de protéger efficacement les troupeaux ovins limousins. « On doit protéger notre territoire et on ne désespère pas de se faire entendre », explique Pascal Lerousseau, président de la chambre d’agriculture de la Creuse.

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