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Premiers cas de FCO sérotype 3 en france et recrudescence des cas de FCO 8 et MHE, la vigilance s’impose !

Présente depuis de nombreux mois aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique, la FCO sérotype 3 a franchi la frontière franco-belge le 5 août, date à laquelle un cas a été confirmé dans un élevage ovin de l’Aisne. Depuis, 41 foyers ont été mis en évidence dans six départements du nord de la France et de nombreuses suspicions sont en attente de confirmation. 

Une zone régulée (ZR) d’un périmètre de 150 km autour de chaque foyer a été instaurée, la Lozère n’en fait pas partie à la date du 14 août puisque aucun cas de FCO sérotype 3 n’a encore été diagnostiqué dans notre département ou à proximité. Pour en sortir, les animaux à destination de la zone française indemne doivent être désinsectisés et présenter une PCR négative 14 jours plus tard. Le mouvement doit ensuite s’effectuer dans les 14 jours après la prise de sang. Diverses dérogations sont accordées pour certains animaux destinés à l’abattage, à l’envoi en centre de rassemblement ou encore à l’engraissement en atelier fermé. Nous ne manquerions pas de vous informer plus précisément de ces conditions si la Lozère devait entrer en ZR. À noter également que la participation d’animaux provenant de zone indemne à des concours ou foires en zone régulée est interdite.
Pour les échanges avec l’UE, dix États membres ont adopté des conditions dérogatoires qui permettent l’export d’animaux en provenance de ZR, sous conditions. Pour tous les autres États membres, l’export est impossible depuis la zone régulée. Il n’y a en revanche pas d’exigence particulière pour les animaux issus de zone indemne.
Deux vaccins contre la FCO sérotype 3 sont disponibles. Que ce soit en zone régulée ou indemne, la vaccination est volontaire et réalisable par l’éleveur. Le coût du vaccin est pris en charge par l’État pour une zone de vaccination actuellement établie à six régions : Hauts-de-France, Grand-est, Normandie, Ile-de-France, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne-Franche-Comté. Il reste à la charge de l’éleveur dans les autres régions. 
Ces vaccins, à la différence de ceux contre le sérotype 8, ne diminuent pas totalement la virémie : un animal vacciné et infecté reste porteur de suffisamment de virus pour contaminer ses congénères via les Culicoïdes. C’est pourquoi ces vaccins ne permettent pas, en l’état, une certification aux échanges. En revanche, il est établi que la vaccination protège très efficacement en atténuant fortement les symptômes et en diminuant drastiquement la mortalité.
Il est recommandé de se rapprocher de son vétérinaire pour discuter de l’opportunité de la vaccination et effectuer une pré-commande si le stock de vaccins disponibles est suffisant.

FCO sérotype 8 nouveau variant : une reprise de circulation et une large propagation
À la différence de la FCO 3 qui touche le nord de la France, la FCO 8 est désormais implantée dans une grande partie de la moitié sud. Pour rappel, ce sérotype, variant du sérotype 8 originel présent depuis plus de 15 ans en France, a touché des départements du Massif central, dont la Lozère, il y a un an. Dans notre département, ce sont 134 foyers qui ont fait l’objet d’une déclaration et d’une confirmation entre septembre 2023 et février 2024, dont cent élevages bovins et 34 élevages ovins. Depuis, deux nouveaux foyers bovins ont été confirmés courant août.
Parallèlement, des départements du sud de l’Occitanie (Aude, Ariège, Pyrénées-orientales, Haute-Garonne entre autres), sont durement touchés. La maladie s’étend également peu à peu au quart sud-est de la France.
Comme le sérotype 8 « originel » est présent sur la totalité du territoire, il n’y a pas de mise en place de zone régulée pour ce nouveau variant. Les vaccins déjà existants contre le sérotype 8 ont montré leur efficacité, ils sont utilisables par l’éleveur, sauf dans le cadre d’une certification où la vaccination doit être réalisée par votre vétérinaire sanitaire.

MHE : recrudescence de cas dans des départements déjà atteints en 2023
Arrivée en France depuis l’Espagne en septembre 2023, la MHE a très sévèrement touché les élevages bovins de la zone pyrénéenne avant de s’étendre aux départements limitrophes et à la façade ouest de la France. 4 418 foyers ont été confirmés depuis l’automne 2023 dont plus d’une centaine de nouveaux depuis deux mois. Ces derniers cas touchent des élevages de l’Ariège, de la Haute-Garonne et du Gers notamment, pour certains déjà atteints l’an dernier. Un vaccin vient d’obtenir une autorisation d’utilisation et sera disponible en septembre.
La zone régulée de 150 km de rayon mise en place autour des foyers est inchangée depuis mi-décembre 2023. La Lozère en fait entièrement partie depuis le mois d’octobre, les animaux doivent donc satisfaire à des conditions de désinsectisation et de PCR négative pour en sortir.

FCO 3, 8 et MHE : quelles recommandations ?
Ces trois maladies ont de nombreux points communs : elles sont dues à des virus de familles très proches, sont transmises par l’intermédiaire de moucherons et peuvent toucher les bovins et les ovins (les caprins sont rarement atteints). Leurs symptômes sont également similaires : fièvre, ulcères sur les naseaux, à l’intérieur de la bouche, gonflement de la langue, écoulement nasal, salivation, boiteries…
Aucune de ces maladies n’est transmissible à l’homme, que ce soit par la piqûre de moucherons, le contact avec des animaux malades ou la consommation de denrées alimentaires issues d’animaux ayant été infectés.
Quelques différences cependant : la MHE s’exprime quasi-exclusivement chez les bovins, avec des symptômes très marqués et de la mortalité, parfois en nombre important dans un même troupeau. Les ovins peuvent être porteurs du virus, mais sont rarement malades.
La FCO 8 touche indifféremment les ovins et les bovins : les symptômes sont très variables chez les bovins, d’une boiterie fugace à une perte d’appétit prolongée et un amaigrissement important, jusqu’à la mort. Chez les ovins, la mortalité est très fréquente et le nombre de malades élevé dans un troupeau.
Enfin la FCO 3 semble toucher prioritairement les ovins avec beaucoup de mortalités. Les bovins sont néanmoins de plus en plus nombreux à être malades avec notamment des chutes de production laitière importantes.
Pour ces trois maladies, il est recommandé de :
– maintenir une surveillance accrue des animaux au pâturage et d’agir vite en isolant systématiquement les animaux malades en bâtiment. Cela permet de les traiter rapidement et donc d’optimiser leurs chances de survie, mais aussi de supprimer la source importante de virus qu’ils représentent pour leurs congénères.
– assurer une prévention en privilégiant la vaccination, qui offre le meilleur rapport entre bénéfices et coût, sur le court et le long terme. Il n’est jamais trop tard pour vacciner, même en cas de circulation virale. Il est également nécessaire de maintenir un bon niveau d’immunité du troupeau (alimentation et abreuvement, complémentation minérale, vitaminique et oligos, autres vaccinations…).
L’utilisation d’insecticides de façon systématique et prolongée est à proscrire car ils sont insuffisamment efficaces, coûteux et présentent une toxicité pour l’environnement et pour l’homme en cas d’application sans équipements de protection.
– signaler toute suspicion à son vétérinaire sanitaire, ces trois maladies étant à déclaration obligatoire : la connaissance exacte de la réalité des foyers permet de mieux anticiper la maladie et sa progression, en ajustant les limites de la zone régulée en temps réel. D’autre part, si des indemnisations devaient être allouées, elles ne le seraient qu’aux élevages ayant officiellement été déclarés foyers.
Un foyer n’est officiellement confirmé que s’il y a concomitance d’une PCR positive et de signes cliniques, et pour ces trois maladies, la visite vétérinaire et les analyses, dans la limite de trois par espèce, sont prises en charge par l’État lors de suspicion. Dans la situation actuelle de notre département, la FCO 8 est recherchée prioritairement, le vétérinaire peut demander en complément une recherche de MHE.
 

 

En pratique

Vous pouvez retrouver toutes ces informations et leur actualisation sur la page facebook du GDS 48, sur le site internet de GDS France, ou encore sur le site du ministère de l’Agriculture. Le GDS 48 reste à votre disposition pour tout renseignement au 04 66 49 01 56

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