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Action syndicale
Premier avertissement auprès de la grande distribution

Le 25 janvier, des représentants de la FDSEA et des JA de Haute-Loire sont allés à la rencontre de la grande
distribution au Puy-en-Velay, à Yssingeaux et à Brioude.

Action syndicale FDSEA/JA contre la grande distribution
Des représentanst FDSEA/JA sont allés à la rencontre de la grande distribution à Yssingeaux, Le Puy et Brioude.
© FDSEA43

Alors que les négociations commerciales entre les transformateurs et les distributeurs se déroulent dans un climat particulièrement tendu en ce moment, le 25 janvier, la FDSEA et les JA de Haute-Loire se sont rendus dans des magasins de la grande distribution en plusieurs points du département. Par ces actions de terrain, les deux syndicats répondaient à un appel à mobilisation lancé il y a quelques jours au niveau national par la FNSEA et les JA.

Aucun centime n'est revenu dans les cours de fermes

Les équipes d'agriculteurs ont ciblé les magasins sous enseignes Carrefour, Intermarché, Super U, Auchan et Géant dans les villes du Puy-en-Velay, Yssingeaux et Brioude. Les agriculteurs ont été reçus par les responsables de magasins et ont pris le temps de faire un tour dans les rayons en compagnie des chefs de rayon. L'objectif de cette action syndicale était d'envoyer un premier avertissement à la grande distribution ! "Les négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs qui ont débuté début janvier, ne se passent pas très bien. Non seulement la grande distribution ne tient pas compte de la hausse des coûts de production subie par les agriculteurs mais en plus elle fait pression pour faire baisser les prix auprès des transformateurs" ont expliqué la présidente des JA Laurine Rousset et le président de la FDSEA, Thierry Cubizolles. Un motif de colère pour Thierry Cubizolles qui rappelle l'engagement des agriculteurs pour continuer à produire lors du tout premier confinement en mars 2020... en ajoutant que "ces grandes surfaces alimentaires ont augmenté leur chiffre d'affaires de l'ordre de 1,8% cette même année. Le relèvement du seuil de revente à perte a par ailleurs permis de créer au moins 600 millions d'euros de valeur depuis sa mise en œuvre en 2019. Mais aucun centime n'est revenu dans les cours de fermes  ! ". Voilà les principales raisons qui ont poussé les agriculteurs des syndicats majoritaires à se rendre dans les GMS. Face aux représentants des grandes enseignes nationales pour la plupart très compréhensifs en ce 25 janvier, les agriculteurs ont pris soin de diffuser un certain nombre de messages importants. Leur principale demande porte sur l'application de la loi EGAlim : avec des prix construits "en marche avant" de l'amont vers l'aval et non pas l'inverse (schéma appliqué jusqu'à présent), une prise en compte des coûts de production supportés par l'amont et transmis jusqu'aux consommateurs et stopper certaines pratiques qui s'apparentent à des braderies alimentaires.
"La loi EGAlim prévoit un partage de la valeur à tous les étages (producteurs, transformateurs, distributeurs). Or, aujourd'hui, rien ne semble avoir changé et les charges des producteurs ont augmenté... Les prix sont toujours en berne dans toutes les filières. On a eu un espoir sur la filière lait étant donné que le coût de production des producteurs avait été acté par l'ensemble des familles de l'interprofession, ce qui aurait dû impacter le prix du lait, mais malheureusement, la crise sanitaire liée à la Covid-19 et la perspective d'une crise financière associée ont été utilisées comme prétextes pour ne pas appliquer de hausse !" regrette Thierry Cubizolles qui ajoute : "Il faut remettre de la valeur aux produits agricoles pour garder les hommes sur le territoire". Sans des prix à la production attractifs, Laurine Rousset redoute un impact négatif sur le renouvellement des générations des agriculteurs : "Et si les agriculteurs ne sont plus là, qui habitera nos communes rurales ? Quant aux distributeurs, ils n'auront plus rien à vendre ! Il en va de la responsabilité de l'aval de mettre en place des partenariats vertueux à travers des contrats engageants en termes de prix et de volumes avec les agriculteurs". "On a l'impression que les distributeurs scient la branche sur laquelle ils sont assis. Alors certes, ils jouent tous à fond  la carte du local, mais c'est sur les volumes de masse qu'ils appliquent des baisses de prix !" complète Thierry Cubizolles. Les deux responsables ont attiré l'attention sur les failles de la loi EGAlim : "les produits qui viennent de l’étranger ne sont pas concernés par la loi Egalim ; quant aux marques de distributeurs, elles échappent aux règles du  seuil de revente à perte".

L’État doit faire appliquer la loi EGAlim

À travers leurs actions, FDSEA et JA ciblent aussi l’État : "Garant des lois, l’État, au travers de ses médiateurs, doit faire appliquer et faire respecter la loi Egalim. C'est à l’État de garder un œil sur les négociations commerciales et le contenu des contrats..." indiquent les deux syndicalistes.
Cette mobilisation représente une première étape pour la FDSEA et les JA dont la cible ne se limite pas aux distributeurs ; les intermédiaires (collecteurs, transformateurs) devraient prochainement recevoir leur visite. "Et si les négociations commerciales ne se déroulent pas dans de meilleures conditions, nous montrerons les dents !" indiquent-ils de concert.

 

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