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En vidéo : aviculture
Pour faire face à la hausse des charges les petites économies ont leurs limites

Claire Souveton est éleveuse de volailles à Vergezac, et présidente de la section avicole de la FDSEA. Retrouvez la vidéo et l'entretien qu'elle nous a accordé, pour faire le point sur la situation des élevages avicoles sur notre département.

Hausse des prix de l'aliment, du gaz, de l'électricité, des carburants, des coûts de main d'oeuvre... l'élevage avicole, comme l'ensemble de l'élevage, est confronté de plein fouet à une situation alarmante. Claire Souveton a un atelier au Thiolent sur la commune de Vergezac. Elle est également présidente de la section avicole à la FDSEA de Haute-Loire.
Elle a un poulailler qui accueille des bandes de 4400 poulets label ou 2500 chapons, selon les lots. Actuellement, elle élève des chapons qui profitent allègrement de leur espace vert contigü au poulailler tunnel, et ce pendant encore 3 mois au moins (5 mois d'élevage au total), avant d'être commercialisés pendant la période gastronomique des fêtes de fin d'année, et de se retrouver sur les tables des gourmets.

Travailler en local
C'est donc à travers l'exemple de son exploitation et avec les nombreux contacts qu'elle peut avoir dans la profession, que Claire Souveton fait le point sur la situation des élevages avicoles sur notre département. Elle tient d'abord à préciser que sur la Haute-Loire, «on a la chance d'avoir un abattoir sur place, à Polignac, la SAS Vey qui suit une trentaine d'ateliers (NDLR : dont le sien), tandis que les autres poulaillers travaillent avec des groupes plus importants type LDC.La proximité de cet abattoir à échelle familiale, le choix d'une filière de qualité sont autant d'atouts qui nous permettent, à nous éleveurs, de nous en sortir plutôt mieux».Du côté de la SAS Vey, on confirme cette relation entre l'abattoir et tous les maillons de la chaîne pour que chacun, en amont comme en aval s'y retrouve».

Les charges s'envolent
Si donc du côté des prix payés aux producteurs, on reste sur une base correcte, les éleveurs s'inquiètent de plus en plus face à une hausse des charges explosives. Claire Souveton détaille.En charge directe pour l'éleveur, on doit faire face à des factures de gaz et d'électricité qui ont énormément augmenté.Le gaz a pris 100 EUR/tonne depuis 6 mois.et quand on sait qu'on passe en moyenne 2 tonnes de gaz par an sur un poulailler... Et ce chiffre est une moyenne qui peut rapidement grimper pour peu qu'on tombe sur une période de grand froid alors qu'on vient de rentrer des poussins.Le coût de la main d'oeuvre est aussi en hausse.Et nous sommes obligés d'y avoir recours pour les chargements des poulets, même si nous travaillons avec d'autres éleveurs.Chez nous, il faut 6 personnes pour les départs, et nous prenons 2 ou 3 agents du GEDRA».
Mais outre ces postes de charges directes, les élevages sont aussi largement impactés par le coût de l'alimentation, déduit de la facture de vente des poulets, et par l'envolée des prix des carburants que l'abattoir doit bien évidemment répercuter.
Un responsable de la SAS Vey précise que le prix de l'aliment pour volailles a augmenté en moyenne de plus de 20 %. «Dans le cadre de notre cahier des charges pour le label, nous sommes tenus de nourrir avec des aliments à base de céréales à hauteur de 80 %.Le prix des céréales aujourd'hui est de 25 % au dessus des cours ordinaires.Quant au soja, il est à 600 EUR la tonne actuellement, et ce n'est pas fini...». Le respect du cahier des charges, condition sine qua none pour faire du label, n'autorise pas l'introduction de produits de substitution pour palier ces hausses et faire diminuer la facture.Il faut donc répercuter sur l'aval.La SASVey reconnait que si pour l'instant, elle a pu limiter les dégâts, «les mois à venir risquent d'être très durs».

Pas de petites économies
Pour faire face à cette flambée des charges, les éleveurs aussi, réagissent et trouvent quelques palliatifs, qui ont néanmoins leurs limites.Comme les autres, Claire Souveton fait des petites économies qui mises bout à bout permettent de passer la crise !
«On chauffe moins.Au lieu d'avoir 28° pendant 3 semaines, on diminue un peu la température ou la durée.Pour l'électricité, on devrait laisser la lumière jours et nuits pendant 15 jours... on éteint. En ce moment, on peut jouer un peu sur ces critères, mais en hiver ? Et néanmoins, forcément, l'indice de consommation s'en ressent.Autre poste sur lequel, on essaie de faire des économies.C'est la main d'oeuvre.On fait appel à la solidarité entre éleveurs et on prend un salarié en moins.Conclusion, le chargement prend plus de temps». On le voit, comme le souligne l'éleveuse, «la marge de manoeuvre est faible», mais il faut tout essayer pour traverser cette mauvaise passe.Le problème, et de taille, c'est que personne ne sait quand, et si, les courbes vont redescendre, ni même quand elles vont se stabiliser.
Alors quelles sont les portes de sorties ? Claire Souveton, présente lors de l'action avec les GMS (voir page 4), souhaite que la distribution baisse ses marges car pour elle c'est la seule variable d'ajustement possible.Les éleveurs sont asphyxiés et le consommateur ne peut pas faire beaucoup plus d'efforts. L'autre ouverture, c'est de tout faire pour maintenir nos filières locales.

S'installer

Note d'optimisme.La SAS Vey à Polignac est aujourd'hui à la recherche de nouveaux bâtiments pour faire face à la demande.Selon les responsables, un atelier avicole en production sous signe de qualité apporte, malgré tout, un complément de revenu intéressant, en rapport avec le temps de travail.
N'hésitez pas à les contacter.

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