Pour des retraites dignes de ce nom
Une délégation de la section des anciens exploitants de la FDSEA est allée remettre la motion votée lors de l’Assemblée Générale de la section au préfet de la Creuse ainsi qu’au député.
650 euros, 560 euros, 380 euros… les retraités agricoles sont depuis de nombreuses années les parents pauvres des retraités. Malgré de dures années de labeur sans jamais compter les heures, les pensions sont loin d’être à la hauteur du travail engagé au quotidien. Réunis en Assemblée Générale en juin dernier, les adhérents de la section des anciens exploitants de la FDSEA avaient ratifié une motion dénonçant cette injustice et présentant plusieurs propositions afin d’améliorer le niveau des retraites. Décidés à en transmettre le contenu au plus haut niveau, une délégation du conseil d’administration de la section est allée remettre cette motion à Michel Vergnier, député de la Creuse, puis à Christian Chocquet, préfet de la Creuse.
Des mesures anticonstitutionnelles
Michel Vergnier connaît le problème des retraites et a assuré aux anciens veiller à ce que les engagements pris par le chef de l’État soient tenus. « Je défendrai la Creuse jusqu’au bout de mon mandat », a-t-il assuré. Deux points particuliers de la motion ont attiré l’attention du député. L’exonération de CSG pour les retraites les plus faibles et l’augmentation du seuil du revenu fiscal de référence l’ont interpellé. La première mesure notamment, déjà proposée en 2000, avait été rejetée par le Conseil Constitutionnel. Pour Michel Vergnier, le problème risque de se reposer. De même la seconde mesure, selon lui, subirait le même sort si elle venait à être avancée. Pas de langue de bois donc pour le député qui a tenu à être honnête avec la délégation. Toutefois, celui-ci s’est engagé à s’en faire l’écho dès aujourd’hui auprès du Ministre de l’Agriculture.
De fortes disparités
Même engagement du côté de la Préfecture de faire remonter la motion en hauts lieux. Le préfet n’a pas manqué pour sa part de souligner que « le système des retraites agricoles a été conçu à une époque où la situation était différente. Les générations vivaient ensemble et les besoins n’étaient pas les mêmes ».
Pour les membres de la section des anciens exploitants, le mal est même plus profond. Au sein des retraités agricoles les disparités sont fortes. Nos régions d’élevage, avec de faibles revenus, sont les plus pénalisées. La transmission des exploitations aux descendants limite le patrimoine restant et certains retraités se retrouvent avec leur seule pension de retraite pour vivre ou plutôt survivre. Et ce dans la plus grande discrétion comme a tenu le souligner le préfet. Pour ce dernier, « vu de Paris, on est loin des réalités ! ». Loin de vouloir faire du misérabilisme ou de demander des cents et des milles, les retraités agricoles veulent avant tout vivre dignement une retraite méritée après de longues années de travail et harmoniser les systèmes pour gommer les inégalités qui existent encore à tous les échelons.