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Pour chaque animal, une bonne condition d'abattage

Pierre Morel-à-l'Huissier, député de Lozère et Arnaud Viala, député de l'Aveyron, tous deux membres de la commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux ont visité l'abattoir d'Antrenas vendredi 20 mai. Le mardi, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a été interrogé par la commission à Paris.

De gauche à droite, Pierre Morel-à-l'Huissier, député de Lozère ; Robert Aigoin président de la SEML du Gévaudan et Olivier Racaud, le directeur.
De gauche à droite, Pierre Morel-à-l'Huissier, député de Lozère ; Robert Aigoin président de la SEML du Gévaudan et Olivier Racaud, le directeur.
© Sandra Hartmann

Auditionné le 18 mai par la commission chargée d'enquêter sur les conditions d'abattage des animaux, le ministre de l'Agriculture a donné les résultats de l'inspection diligentée suite à la diffusion de vidéos de l'association L214. Les non-conformités les plus graves concernent 5 % des chaînes d'abattage inspectées. L'inspection s'est achevée le 30 avril : 259 abattoirs sur 263 ont été contrôlés, soit 460 chaînes d'abattage. Stéphane le Foll a fait savoir que « pour les deux tiers, aucun défaut de conformité » n'avait été observé. Dans le tiers restant, il s'agit dans la majorité des cas « d'absence de preuve documentaire, mais pas de manquements constatés envers les animaux ». Des défauts de conformités moyens à graves ont cependant été relevés : défauts d'étourdissement dans 39 chaînes d'abattage, avec « dans la plupart des cas des mesures correctives immédiates exigées par les services » et la possibilité de reprendre l'activité. Les manquements les plus graves concernent 19 chaînes : 99 avertissements ont été signifiés et 77 exploitants ont été mis en demeure d'apporter des corrections à leur système, dans un délai fixé par les services d'inspection. Enfin, « dans deux établissements, des arrêts d'activité ou retrait d'agrément ont été ordonnés », indique Stéphane Le Foll, pour qui « cette inspection démontre que nous avons encore des progrès à faire ». C'est l'objectif de la stratégie bien-être animal (nomination obligatoire d'un responsable de la protection animale dans tous les abattoirs, renforcement des sanctions pénales ...) mise en place par le ministre. C'est également celui de la commission d'enquête qui auditionne depuis le 4 mai des représentants de la filière (Interbev, Inaporc...), des chercheurs, les syndicats d'abatteurs et des ONG. Une attention plus forte doit être apportée aux salariés des chaînes d'abattage. Le faible nombre de candidats à ces postes ne permet pas d'être très sélectif en amont, mais leur formation pourrait être améliorée. Stéphane Le Foll avance l'idée d'une sécurisation des parcours professionnels avec des certificats de compétence pour faciliter les évolutions de carrière dans ces métiers que l'on peut difficilement exercer sur une longue durée. Au-delà de la formation, « on peut encore investir pour améliorer les conditions de travail » : environ 32 millions d'euros sont encore disponibles sur les 50 millions d'euros débloqués au titre du programme d'investissements d'avenir. Quatre millions d'euros sont par ailleurs consacrés au projet de sexage des poussins dans l'oeuf, pour éviter le broyage des poussins mâles à la naissance.
Les contre-vérités de Libération
Dans son édition du 17 mai, le journal Libération a publié un dossier sur les abattoirs remarqué pour la virulence de sa charge. Stéphane Le Foll a apporté des précisions sur le témoignage de Martial Albar, présenté comme « ex-inspecteur des services vétérinaires qui aurait travaillé dans de nombreux abattoirs ». Selon les informations du ministère, il s'agirait d'un technicien vétérinaire en poste entre 1999 et 2012, mais n'ayant travaillé en abattoir que lors de trois vacations entre 2009 et 2012, avant une démission sans rapport avec ces missions. « Je respecte toutes les opinions et les opinions des militants sont respectables, mais la présentation faite n'est pas juste, ce n'est pas un vétérinaire », a déclaré le ministre, dénonçant à mots couverts la partialité du témoignage. Dans un communiqué du 18 mai, Culture viande s'est également attaqué à l'article de Libération en relevant des contre-vérités. Alors que le journal considère qu'en 20 ans « rien n'a bougé pour les animaux », Culture viande rappelle les progrès réalisés ces dernières années en matière de bien-être animal avec la mise en place du règlement européen sur la protection animale, l'obtention de 6000 certificats de compétence opérateur par les salariés, la formation de 1000 responsables de protection animale. « Les actes condamnables diffusés dans certaines vidéos ne sont ne rien une généralité dans les abattoirs français. Vouloir faire croire à cette généralisation relève du militantisme anti-viande, pas du bien-être animal » termine Culture viande.

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 26 mai 2016, numéro 1361.

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