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Plan ECOANTIBIO² : Valoriser les résultats et poursuivre la dynamique

La lutte contre l’antibiorésistance est un enjeu majeur et mondial de santé publique. La perte d’efficacité des antibiotiques impacte les santés humaine et animale et celle des écosystèmes, ces santés étant interconnectées. La lutte contre l’antibiorésistance est donc un défi à relever sous une approche « One health, Une seule santé ».

L’état sanitaire repose sur l’équilibre entre les capacités de défense (anticorps) et la pression microbienne (germes). Un problème sanitaire est la conséquence d’un déséquilibre avec comme facteurs déterminants, les virus, bactéries ou parasites et favorisants, les facteurs de risque classés en 5 domaines. L’approche collective du troupeau, prônée par GDS Creuse avec le concept « Le sanitaire… j’adhère ! », en relation avec les vétérinaires depuis plus ...
L’état sanitaire repose sur l’équilibre entre les capacités de défense (anticorps) et la pression microbienne (germes). Un problème sanitaire est la conséquence d’un déséquilibre avec comme facteurs déterminants, les virus, bactéries ou parasites et favorisants, les facteurs de risque classés en 5 domaines. L’approche collective du troupeau, prônée par GDS Creuse avec le concept « Le sanitaire… j’adhère ! », en relation avec les vétérinaires depuis plus de 15 ans, s’intègre pleinement dans ECOAN
© GDS Creuse

En santé animale, la France relève le défi de l’antibiorésistance grâce au Plan ECOANTIBIO. Il intègre les avis de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Il s’inscrit dans le projet agro-écologique du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF). Ces enjeux sont le changement durable des pratiques de prescription des antibiotiques, l’amélioration des conditions de vie des animaux et l’accès à des produits de santé efficaces et économiques, autres que les antibiotiques.

Le plan Ecoantibio2017 : des objectifs en passe d’être atteints
Le plan Ecoantibio2017 lancé par le ministère de l’agriculture fin 2011 visait deux objectifs : diminuer la contribution de la médecine vétérinaire au développement de résistances bactériennes et préserver l’arsenal thérapeutique vétérinaire. Il comportait 40 mesures réparties en 5 axes ciblant la sensibilisation des professionnels à l’antibiorésistance, le développement d’alternatives au recours aux antibiotiques, l’encadrement de l’usage de ces molécules, le suivi de leur utilisation et les actions à mener en dehors du cadre national (cf. articles des 11/01/2013 et 13/05/2016). Le pilotage des actions a été confié à 10 acteurs publics ou privés dont GDS France avec la participation de GDS Creuse. Les données finales de consommation des antibiotiques ne seront disponibles que fin 2017, les résultats actuels montrent que les objectifs sont en passe d’être atteints : baisse de 25 % de la consommation totale d’antibiotiques entre 2012 et 2016 et baisse de 25 % de l’utilisation des antibiotiques critiques entre 2013 et 2016.

Le plan ECOANTIBIO², inscrire cette dynamique positive dans la durée
Les objectifs du plan ECOANTIBIO² sont d’évaluer les impacts du 1er plan, d’en valoriser les résultats et d’amplifier la dynamique en consolidant les acquis et en poursuivant les actions déjà engagées. Afin d’inscrire cette dynamique positive dans la durée, un nouveau plan est nécessaire, tel est l’objet du plan ECOANTIBIO² resserré autour de 20 actions réunies en 4 axes stratégiques ; par rapport au précédent, il privilégie des mesures incitatives plutôt que réglementaires.

Axe 1 : Développer les mesures de prévention des maladies infectieuses et faciliter le recours aux traitements alternatifs
Le recours diminué à l’antibiothérapie résulte de la prévention des maladies. Elle est facilitée par le bien-être des animaux et une immunité optimale, notamment par la sélection, la conduite de l’élevage, l’alimentation, la vaccination… Cet axe se décline en 4 actions : poursuivre les recherches, les études et le développement de méthodes de prévention sanitaire et zootechniques (solutions non médicamenteuses) ; acquérir des références sur les traitements alternatifs ; encourager l’usage des vaccins ; réduire l’introduction et la dissémination des agents pathogènes par des mesures de biosécurité entre et au sein des élevages, ainsi qu’au sein des établissements de soins vétérinaires.

Axe 2 : Communiquer et former sur les enjeux de lutte contre l’antibiorésistance, sur la prescription raisonnée des antibiotiques et sur les autres moyens de maîtrise des maladies infectieuses
4 actions composent cet axe : mettre en œuvre le volet « santé animale » de communication nationale pour sensibiliser à la prévention de l’antibiorésistance ; compléter le portail interministériel d’information et de sensibilisation du public et des professionnels sur l’antibiorésistance avec des informations spécifiques au domaine animal et à ECOANTIBIO ; renforcer la connaissance de l’antibiorésistance, la prescription raisonnée des antibiotiques et la promotion des autres moyens de maîtrise des maladies infectieuses dans la formation initiale et continue des professionnels et futurs professionnels ; évaluer les mesures mises en œuvre par ECOANTIBIO et en assurer une communication large.

Axe 3 : Mettre à disposition des outils d’évaluation et de suivi du recours aux antibiotiques, et des outils pour leur prescription et administration responsables
Cet axe s’organise en 9 actions : construire et diffuser des outils d’autoévaluation pour les vétérinaires et les éleveurs ; construire les bases de données de déclaration des antibiotiques cédés et les dispositifs de valorisation de ces données ; élaborer, mettre à jour et diffuser des guides de bonnes pratiques ; maîtriser l’usage de la colistine en médecine vétérinaire et développer les outils pour un usage raisonné ; développer le réseau de vétérinaires référents en antibiothérapie ; surveiller l’évolution de l’antibiorésistance ; améliorer les outils du diagnostic vétérinaire ; maintenir l’offre thérapeutique en antibiotiques ; évaluer l’encadrement du recours aux antibiotiques dans le cadre de la prescription « hors examen clinique ».

Axe 4 : S’assurer de la bonne application des règles de bon usage au niveau national et favoriser leur adoption aux niveaux européen et international
La France doit mieux faire connaître les efforts portés et les résultats obtenus. La lutte contre l’antibiorésistance étant un défi mondial et majeur de santé publique, la France attend que chacun porte des efforts comparables. ECOANTIBIO ne doit pas être un facteur de distorsion de concurrence avec les pays moins engagés que la France. Cet axe orienté vers l’Union européenne et l’international s’inscrit dans une action transversale plus globale de la feuille de route interministérielle de maîtrise de l’antibiorésistance, portée par l’ensemble des ministères concernés (dont celui des Affaires étrangères). Il convient également de s’assurer que les règles sont bien connues et appliquées en France. 3 actions sont prévues pour cet axe : contrôler le respect des règles de prescription, de délivrance et d’administration des antibiotiques et lutter contre les fraudes et les trafics ; affirmer et défendre les positions des autorités françaises au niveau européen pour les insérer en droit européen et au niveau international pour les insérer dans les recommandations internationales.

Une orientation qui conforte GDS Creuse dans son implication collective pour un troupeau sain, sûr et rentable avec un retour positif pour chacun
GDS France pilote les actions 4 (Réduire l’introduction et la dissémination des agents pathogènes) et 7 (Renforcer la connaissance de l’antibiorésistance, la prescription raisonnée des antibiotiques et la promotion des autres moyens de maîtrise des maladies infectieuses dans la formation initiale et continue des éleveurs et futurs éleveurs). Au niveau de GDS Creuse, l’approche collective du troupeau que nous prônons avec notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! » en relation avec les vétérinaires, depuis plus de 15 ans, s’intègre pleinement dans ECOANTIBIO par la large prévention des pathologies qu’elle permet, et, donc, la forte diminution des traitements qu’elle engendre. Nous allons poursuivre dans cette voie pour renforcer encore plus notre coopération pour un troupeau sain, sûr et rentable. Notre implication dans ECOANTIBIO est une responsabilité collective demandant à chacun d’adapter ses pratiques.

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