Patrice Bonnin : « Maintenir et développer une agriculture de production »
Patrice Bonnin a présenté ses vœux aux acteurs du monde agricole Bourbonnais vendredi 27 janvier au siège de la Chambre d’agriculture de l’Allier à Moulins.
C’est une cérémonie qui n’avait pas pu se tenir depuis le début de crise sanitaire liée à la Covid-19. Patrice Bonnin a convié l’ensemble des acteurs, partenaires de la profession agricole et représentants des services de l’État à Moulins, au siège de la Chambre d’agriculture de l’Allier.
Une année 2022 marquée par les aléas climatiques et l’inflation
Le président de la Chambre d’agriculture de l’Allier est tout d’abord revenu sur l’année écoulée qui a été particulièrement éprouvante pour le secteur agricole, notamment sur le plan climatique : « Des épisodes de grêle violents ont laissé la place à un été sec, même si tous les territoires de l’Allier n’ont pas été impactés de la même façon. Je rappelle la visite du ministre de l’Agriculture venu constater les dégâts liés à la grêle sur les infrastructures agricoles. Cette visite a permis d’échanger avec les représentants de la profession agricole et les élus présents. Je voudrais signaler à cette occasion les remarquables réactivité et implication des services de l’État, comme de l’ensemble des élus et des collaborateurs de notre organisme consulaire sur ce dossier ». Une situation qui s’est accompagnée depuis d’une reprise de l’inflation qui s’est traduite par une pénurie de certains produits alimentaires et de carburants mais aussi par une flamblée des tarifs : « Des niveaux élevés sont constatés tant en céréales qu’en productions animales, surtout bovines. Néanmoins, cette hausse masque une réalité économique bien terne et les exploitations se préparent à une année à venir difficile ».
2023 marquée par les incertitudes
La variabilité de l’offre et de la demande qui favorise une instabilité chronique des marchés, susceptible de remettre en cause le principe de sécurité alimentaire et d’éroder largement les revenus agricoles, accompagnée d’une offre de produits qui dépend fortement des cycles de production, des aléas naturels et économiques sans oublier les préoccupations environnementales, mais surtout le pouvoir d’achat, influencent de plus en plus les modes de consommation. L’année qui vient de débuter laisse planer beaucoup d’incertitudes quant aux filières agricoles. Patrice Bonnin restant tout de même optimiste en faisant remarquer que « dans le même temps, et c’est plutôt positif, la performance globale des exploitations progresse. Il est reconnu qu’autrefois un agriculteur nourrissait cinq de ses concitoyens pour vingt-cinq aujourd’hui. Parallèlement, la notion de souveraineté alimentaire, revenue fortement au cœur des préoccupations publiques, met en avant l’intérêt de produire nationalement des denrées alimentaires, ce qui est plutôt rassurant ». Bémol toutefois quant à l’Europe qui « doit prendre la mesure du décalage, voire de l’incohérence, entre le discours sur la souveraineté alimentaire qui remonte des nations et les stratégies déjà enclenchées, et visiblement indéboulonnables, du Green Deal et du Farm to Fork. Comment est-il tenable, dans le contexte que nous connaissons tous, de se gargariser du retour réussi des grands prédateurs en Europe sans déplorer la suppression de l’utilisation des néonicotinoïdes ? Un exemple parmi tant d’autres ».
Programmation Feader et nouvelle Pac
Une nouvelle année qui s’élance avec la mise en place d’une nouvelle programmation Feader et une nouvelle Pac avec l’enjeu majeur du renouvellement des générations dont l’aide aux installations est désormais générée par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.
Patrice Bonnin qui a mis en garde l’assemblée envers « la multiplication des réglementations environnementales contraignantes pour la production agricole locale et les atteintes régulières au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre au travers de la prolifération de textes ».
La Chambre d’agriculture de l’Allier mobilisée
2022 aura été une année au rythme soutenu avec des activités diverses et variées. N’oublions pas non plus la naissance d’une antenne de la Chambre d’agriculture de l’Allier sur la commune de Saint-Victor, à l’ouest du département de l’Allier et le déménagement de celle de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans les locaux de l’ancienne gare de la ville.
Patrice Bonnin qui a également souhaité mettre à l’honneur les « agriculteurs-ambassadeurs » de l’Allier, qui se sont illustrés à Paris, Cournon, en particulier lors des Fermiers d’Or.
Conserver l’humain au cœur des préoccupations
Le président de la Chambre d’agriculture de l’Allier a terminé son discours par une note d’espoir en souhaitant « maintenir et développer une agriculture de production, conserver l’humain au cœur de nos préoccupations et de nos attentions, soutenir et aider la transmission et l’installation qui sont notre futur. Je souhaite aussi que nous sachions développer et afficher une communication positive sur nos métiers et préserver un dispositif de proximité efficace. Qu’elle soit dans un esprit de collaboration fructueuse et stimulante, tant au sein de la Chambre d’agriculture que dans les relations de travail avec nos partenaires (OPA et administrations) pour faire face ensemble aux nombreux et importants défis qui se présentent pour l’agriculture de demain ».
Les agents retraités à l’honneur
L’occasion aussi de fêter le départ en retraite des agents de la Chambre d’agriculture de l’Allier ayant eu lieu pendant la période de la pandémie du Covid 19.