Passage de flambeau au GEIQ AgriQualif
Après 16 années à la tête du GEIQ AgriQualif, son président Michel Jouhette passe la main. La dernière assemblée générale du groupement a rassemblé de nombreux participants sur son exploitation. Ensemble, ils sont revenus sur l’histoire du GEIQ et sur son avenir.
Le 26 mars 2006 naissait officiellement le Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ) AgriQualif, après une phase d’études engagée à l’initiative de la MSA du Limousin. Depuis, près de 1 000 personnes issues des publics appelés « prioritaires » (sans diplômes, bénéficiaires du RSA, en contrat d’insertion, …) ont été formées. Avec pour la plupart, un diplôme à la clé. « Le GEIQ est né grâce à une force collective et aux valeurs du mutualisme, souligne Michel Jouhette dans son rapport moral. Nous gérons parfois des situations difficiles mais nos publics sont très divers. Le GEIQ est un déclencheur de motivation et de responsabilité pour eux ». Si les nombreux partenaires du GEIQ présents dans la salle, organismes de l’emploi et de la formation, financeurs, services de l’État en région, s’accordent sur la qualité du travail réalisé, de l’accompagnement des apprenants et des relations entretenues, le groupement a toutefois vécu des temps difficiles. En 2020, outre le Covid, le GEIQ a aussi été confronté à la mise en place de la réforme des opérateurs de compétences (OPCO) chargés d’accompagner la formation professionnelle. Les difficultés de structuration, les réductions des aides, la remise en cause des parcours diplômants se sont prolongés durant toute l’année et ont conduit à un arrêt forcé des recrutements pendant un semestre. L’année 2021 marque un retour à une structure stable avec la conclusion de nouveaux partenariats et un recrutement à la hausse. « Le GEIQ n’a pas fini de vous raconter de belles histoires ! » résume son président. Sur l’année écoulée, le GEIQ a ainsi recruté 86 personnes, portant le nombre de salariés en parcours à 151. Parmi eux, une majorité de jeunes avec 83 % de moins de 25 ans et 18 % de femmes. Les formations entamées sont de tout niveau avec toutefois une prédominance des CAPA, Bac pro/BP REA titre professionnel et CS/CQP. Toujours en 2021, 44 salariés ont achevé leur parcours et une vingtaine de ruptures anticipées a été comptabilisée. Plus de la moitié des sortants diplômés ont souhaité enchaîner sur une nouvelle formation, au sein du GEIQ ou non. À l’issue de La présentation du rapport d’activité, le conseil d’administration a procédé à son renouvellement. Impliqué dans l’aventure du GEIQ depuis le début, Patrick Bourrat, agriculteur à Couzeix, prend désormais la suite de Michel Jouhette. Celui-ci a salué l’action de Michel Jouhette au sein du GEIQ , un « homme de terrain et de passion » et qui souhaitait « avant tout transmettre le métier ». Michel Jouhette est revenu sur ces seize années à s’investir dans la structure. « J’ai rencontré des gens formidables qui ont construit leur vie. J’ai parfois eu des accrochages avec certains car je suis assez direct, mais toujours avec respect, résume-t-il. Aujourd’hui, il est essentiel que les organismes professionnels agricoles collaborent davantage ensemble car c’est ainsi que nous avons réussi jusqu’à présent. »