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Parage : Julie Turk passe ses journées au pied des vaches

Le parage est très important dans un élevage. À seulement 25 ans, Julie Turk sillonne les routes du Puy-de-Dôme jusqu'en Creuse et Corrèze pour soigner les pieds des bovins. Le métier de pareuse est arrivé par hasard dans la vie de cette normande expatriée.

femme pareuse qui s'occupe des pieds d'une vache
À 25 ans, la pareuse Julie Turk soigne les pieds des vaches du Massif central.
© Mélodie Comte

Le parage est un soin indispensable pour les bovins.

C'est bien loin de la campagne Normande d'où elle est originaire que nous rencontrons Julie Turk. La jeune femme de tout juste 25 ans est pareuse.

Ce jour-là, elle s'occupe des pieds de Blanche, une vache montbéliarde, dans une exploitation située sur les hauteurs d'Orcival. Le geste sûr et l'œil aiguisé, Julie Turk enlève l'excédent de corne pour rétablir les aplombs de la laitière. D'autres clientes à quatre pattes attendent sagement de passer entre ses mains, avant que la pareuse ne reprenne la route.

Julie Turk a embrassé ce quotidien "au pied des vaches" il y a près d'un an. Depuis elle sillonne les élevages bovins du Puy-de-Dôme mais aussi de la Creuse, de la Corrèze et du sud-ouest de l'Allier.

À lire aussi : La cage de parage, c'est le pied !

 

Le parage, un changement de carrière bienvenu pour Julie

C'est par hasard que Julie Turk est devenue pareuse. La jeune femme a quitté sa normande natale et la ferme familiale dans le cadre de ses études. Elle décroche un diplôme d'ingénieur agronome à VetAgro Sup, à Lempdes, avant de s'essayer au poste d'assistante qualité dans une fromagerie puydomoise. Trop loin de ses aspirations initiales, elle quitte son poste. « Je recherchais un métier plus en lien avec le bien-être animal et les éleveurs. »

Julie Turk tombe alors sur cette offre d'emploi d'une société recherchant un-e pareur-se bovin. Celle qui rêvait d'être vétérinaire (« Je n'ai pas réussi le concours d'entrée ») saisit cette occasion. Pendant plus de six mois, elle se forme auprès d'un vétérinaire lui-même pareur ainsi qu'auprès de plusieurs professionnels dans le Cantal, la Loire, la Lozère et la Nièvre. Elle apprend sur le tas les gestes qui lui sont indispensables aujourd'hui.

En France, seul le CFPPA Le Rheu, en Bretagne, propose une formation certifiante de pédicure bovin. « Ils n'ouvrent qu'une seule session par an avec un nombre de places limité » précise Julie, qui n'a pu accéder à cette école.

Son apprentissage auprès de ses confrères terminé, elle intègre la société Perf&Cow. « Je préférais être dans une entreprise pour commencer pour parfaire ma formation et ne pas être seule. »

À lire aussi : La FCO laisse des traces dans les élevages bovins

 

Le pied à la base de tout

Le parage n'est pas une pratique à prendre à la légère. « Il sert à prévenir les boiteries et autres maladies du pied mais participe aussi à maintenir l'état sanitaire de la vache. » Le pied est à la base de tout. Un animal présentant des difficultés à se déplacer boira et mangera moins, participant à la dégradation de son état général.

Le travail de Julie Turk est de soulager les animaux mais surtout d'éviter autant que possible les interventions curatives. Le travail du pareur s'arrête là où se finit la corne. « Je peux poser un pansement mais pas administrer un traitement même sur une blessure. »

La jeune femme d'à peine 1,60 mètre s'occupe aussi bien des vaches que des taureaux frôlant la tonne. « La seule limite est les dimensions de la cage de contention » dit-elle en souriant.

Avec une cage hydraulique, les interventions se réalisent sans effort et surtout sans stress. « Le parage n'est pas un acte d'urgence. L'éleveur n'est pas sous tension et moi non plus, ce qui réduit considérablement le stress de l'animal. » Malgré tout, Julie aime travailler vite, non pour son confort mais pour celui du bovin. L'intervention, bien que sans douleur, reste une manipulation inhabituelle.

"Plus le parage est long, plus la vache va s'agacer, bouger, se secouer... Tout le monde va perdre en patience et en confort. J'essaie de limiter au maximum le temps passé dans la cage."

Grâce à cette nouvelle profession, Julie Turk renoue avec ce qui lui plaisait tant dans le métier de vétérinaire : le contact quotidien avec les animaux et leurs éleveurs. « Je pense même être plus en contact direct avec les animaux. »

La jeune femme intervient en moyenne dans deux fermes chaque jour. Une nouvelle vie qu'elle dit ne pas regretter. « Je me sens bien plus utile. »

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