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PAC : « Tant que la partie n’est pas finie, poursuivons le combat »

Alors que le Parlement, le Conseil et la Commission de l’Europe finalisaient le 25 juin un accord sur les trois règlements de la future PAC, les élus du grand Massif central étaient réunis à Aubière, bien décidés à faire bouger certaines lignes sur le projet de déclinaison française (PSN).

Christine Valentin et Patrick Bénézit.
Christine Valentin et Patrick Bénézit.
© SC

Fin mai, le ministre de l’Agriculture français rendait sa copie sur le projet stratégique national, déclinaison française de la PAC 2023-2027. D’analyses en discussions, de tractations en négociations, les grandes lignes du projet s’affinent car sur ce dossier comme dans bien d’autres, le diable se cache souvent dans le détail. D’emblée, les agriculteurs du Massif central et des différents massifs français ont constaté « avec amertume que leurs territoires et productions, pourtant en phase avec les attentes de la société et bénéfiques à l’environnement, mais disposant des plus bas revenus du secteur agricole, pourraient être les principaux contributeurs au développement de la production de protéines végétales », comme l’a rappelé Christine Valentin, présidente du Sidam et de la Chambre d’agriculture de Lozère, vendredi à l’occasion d’une réunion à Aubière. Et à chaque semaine qui passe le conditionnel semble se confirmer, puisque c’est bel et bien un transfert des aides animales vers les protéines végétales qui risque de s’opérer. Vendredi, les élus du grand Massif central, réunis à Aubière ont adopté une position offensive, refusant de prendre acte des propositions mises sur la table, au moment même où la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil parvenaient à un accord de principe sur les trois règlements de la future PAC.

L’élevage sacrifié au profit des protéines végétales
« C’est une hérésie de vouloir baisser les aides couplées aux éleveurs de nos zones, acteurs indispensables du développement de leur territoire et de la transition agro-écologique, tout en les empêchant d’accéder à une partie des futures aides couplées aux protéines végétales fourragères, afin d’améliorer l’autonomie protéique de leur exploitation », a expliqué Tony Cornelissen, président de la chambre d’agriculture de Corrèze. En effet sur ce sujet-là, l’éligibilité de certains mélanges est loin d’être acquise, tandis que certains imagineraient bien réserver ces aides couplées protéiques aux seules zones de plaine. « Un comble quand on sait les défis qui se trouvent devant nous en terme d’autonomie fourragère », a insisté Thierry Cubizolles, président de la FDSEA de Haute-Loire. Patrick Bénézit, président de la Copamac, voit dans cette feuille de route ministérielle une stratégie plus pernicieuse : « On nous vend l’aide à l’UGB comme une aide à la production, mais ce n’est pas le cas, renvoyant au passage dos à dos producteurs de lait et de viande, ce qui est purement indécent. Quand on plus vous orientez une partie de l’enveloppe des aides animales vers la protéine végétale et que dans le même temps certains groupes investissent massivement dans des usines pour fabriquer des simili viande et du simili lait, il y a de quoi s’interroger sérieusement ». À ce stade, les élus du grand Massif central comptent bien poursuivre leur mobilisation pour obtenir les critères les moins pénalisants possibles, « nous appelons le Ministre à rééquilibrer clairement ses prochains arbitrages en faveur de l’élevage de montagne et des zones défavorisées », résume Patrick Bénézit. Les professionnels n’excluent pas un nouvel appel à la mobilisation à l’instar de celui qui s’est déroulé le 25 mars dernier.

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