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Où en est la Charte de bienvenue en campagne creusoise ?

CDA 23
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Presque un an après la mise en œuvre de la Charte de bienvenue en campagne creusoise, la Chambre d’agriculture fait un point sur sa diffusion et son utilisation dans le département.
Pascal Lerousseau, président de l’instance consulaire, rappelle que cette charte a été officialisée en mars 2022 avec, en cosignataires, l’association des consommateurs de la Creuse et l’association des Maires ruraux de la Creuse. Celle-ci avait, par ailleurs, fait l’objet d’une large consultation auprès des différents acteurs du département. Il précise que cette charte n’est pas un document imposant des obligations aux utilisateurs mais qu’on y aborde des solutions pour mieux vivre ensemble. « Sa vocation n’est pas de régler les conflits mais elle intervient plutôt en amont afin, justement, d’éviter les conflits entre usagers du monde rural » précise-t-il avant de rajouter : « C’est par une meilleure connaissance de l’agriculture et de ses pratiques qu’on arrivera à mieux faire cohabiter les gens. Depuis la covid, beaucoup de citadins lassés par la vie en ville cherchent à s’installer en campagne pour y trouver le calme et la paix. Ils n’ont pas toujours conscience que la campagne est aussi un lieu d’activité économique. Ils ont parfois en tête une image d’Épinal du monde rural. On peut d’ailleurs le mesurer lorsque, nous-même agriculteurs, nous avons de la famille qui revient en retraite par exemple après avoir passé une vie entière en ville. Ces personnes ont gardé en mémoire l’agriculture de leur enfance et se trouvent parfois un peu désorientées lorsqu’elles reviennent aux sources car beaucoup de choses ont changé. Le monde n’est pas figé… et il faut souvent leur expliquer avec pédagogie l’évolution de nos métiers pour que cette évolution soit comprise et acceptée. »

Des engagements réciproques
« Mais c’est aussi dans le camp des agriculteurs que la balle se trouve », déclare Jacques Tournier, agriculteur à Vallière et élu de sa commune. « Certains agriculteurs peuvent parfois conserver des façons de faire au nom du « on a toujours fait comme ça et c’est plus pratique ! » alors qu’il suffirait parfois de peu pour améliorer les choses ». Il prend pour exemple l’agriculteur qui va laisser son enrubannage au bord de la route et qui, à force de passer et repasser à côté avec le tracteur, va forcément amener la terre boueuse sur la voie. « Il suffirait pourtant que l’enrubannage soit placé un peu plus haut dans le champ pour que les roues du tracteur s’essuient dans le chemin avant d’arriver sur la route…  Pour que ça marche, il faut que chacun fasse des efforts de compréhension mutuelle. »

Les élus communaux doivent aussi utiliser la charte
« À part quelques personnes procédurières qui se complaisent dans les conflits, en règle générale, tout le monde cherche à vivre en paix. Alors avec un peu de bonne volonté, on devrait arriver à s’en sortir ! » C’est en tous cas l’avis de Pascal Lerousseau  qui enchaîne « Il faut voir cette charte comme un outil permettant d’amorcer le dialogue mais pour cela il faut que les élus municipaux qui ont tous reçu la charte et sa déclinaison sur différents supports (affiches et flyers) s’approprient pleinement la démarche et jouent le jeu de l’utiliser ! ».
En parlant d’élus, Dominique Guinot, 3e adjoint en charge de l’environnement sur la commune de la Celle-Dunoise explique pour sa part qu’il a su parfaitement saisir la balle au bond. Il détaille ainsi qu’il a grandement apprécié la démarche de cette charte qu’il trouve « très concrète et pédagogique ». « Les élus sont souvent en première ligne lorsqu’il y a des soucis d’entente entre voisins et ils sont aussi souvent les premières personnes que les nouveaux arrivants viennent voir lorsqu’ils souhaitent s’installer sur la commune. Cette charte peut nous aider à faire passer des messages. » De ce fait, il se dit ravi de sa mise en œuvre et en a même fait publier des extraits dans le dernier bulletin municipal. Non issu du milieu agricole mais convaincu que « les agriculteurs ne sont pas là pour embêter le voisinage avec leur tracteur mais qu’ils travaillent et sont obligés de le faire en fonction des conditions météo et des saisons car ils n’ont pas d’autres choix », l’élu précise que c’est d’ailleurs quelque chose qui est très bien détaillé dans la charte et que s’il est nécessaire de l’expliquer aux nouveaux habitants ce n’est pas non plus inutile de le rappeler à ceux qui sont installés depuis plus longtemps sur la commune… « Mais pour que ça se passe bien, il faut que les gens se parlent et, de leur côté, c’est aussi aux agriculteurs de savoir prévenir le voisinage lorsqu’ils vont entreprendre une activité qui va générer du bruit ou des odeurs… ».

Une démarche de communication positive
Et c’est justement parce que ce n’est pas toujours facile pour les agriculteurs de parler de leurs pratiques qui pâtissent souvent d’idées reçues très éloignées de leur réalité, que la Chambre d’agriculture a élaboré une formation spécifique intitulée : « Communiquer sur mon métier pour dialoguer avec la société » dont une première session qui a eu lieu en 2022 va se poursuivre en 2023. Le but de ces formations serait d’arriver à avoir un volant d’agriculteurs ambassadeurs sur le département suffisamment à l’aise pour parler positivement de leur métier et échanger avec le grand public. Leur mission à terme serait d’être volontaires pour réaliser des portes ouvertes sur leur exploitation, par exemple à l’occasion du pot d’accueil des nouveaux arrivants mis en place par certaines mairies, ou lors d’événements agricoles à destination du grand public pour tenir un stand et expliquer leur profession avec l’aide de jeux, quiz agricoles et autres outils pédagogiques.
Afin de compléter cette démarche, un hashtag : #AimeTonAgri a aussi été mis en œuvre par la Chambre d’agriculture de la Creuse. Les stands précédemment évoqués ne sont donc pas mis en place sous les couleurs de la Chambre d’agriculture mais sous la bannière #AimeTonAgri qui interpelle d’avantage les visiteurs. Cette marque peut d’ailleurs être reprise par tout organisme qui souhaite communiquer positivement sur l’agriculture et les agriculteurs. Déja utilisée en Charente, Dordogne et Creuse, elle peut aussi être utilisée sur les réseaux sociaux et a pour vocation à terme d’être déclinée sur toute la Nouvelle-Aquitaine.

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