Nouvelle dimension et nouveau nom : l’union Centre-Lait devient Altitude
L’assemblée générale de Centre-Lait a voté le 30 mars l’adhésion du groupe des Eleveurs du pays vert à l’union de coopératives, qui change de nom pour devenir “Altitude”.

Le nouveau nom et le nouveau logo du groupe coopératif a été dévoilé jeudi 30 mars.
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L'Union du Cantal
Une “journée historique”, selon le secrétaire général de préfecture, Christian Pouget ; un “virage important”, de l’aveu du président, Jean-Pierre Chateau : les expressions utilisées avec solennité en ouverture de l’assemblée générale extraordinaire du groupe Centre-Lait, réunie jeudi 30 mars à Arpajon-sur-Cère, ne laissaient pas de doute quant à l’importance de l’ordre du jour. Il s’agissait pour les délégués de Centre-Lait d’entériner l’adhésion du groupe des Eleveurs du pays vert à l’union de coopératives. Presque une formalité : l’adhésion a été votée à l’unanimité moins une abstention. Conséquence : pour tenir compte de la diversification des activités qu’entraîne cette fusion, le nom de Centre-Lait, à connotation laitière, disparaît. La nouvelle union de coopératives prend le nom de “Altitude”. Un nom tenu secret jusqu’à la fin de la réunion et chaleureusement accueilli par un tonnerre d’applaudissements.Quasi unanimité
Auparavant, l’essentiel de la réunion a permis de rappeler les raisons qui ont poussé le groupe à s’engager dans cette aventure, d’expliquer les moyens dont il dispose et la stratégie qu’il compte mettre en oeuvre pour relever la situation financière critique de ce qui est devenu sa propre branche bovine. Dès son discours introductif, Jean-Pierre Chateau donne le ton : “Nous sommes définitivement entrés dans l’ère de la libéralisation (...), c’est toute l’agriculture et l’agroalimentaire qui doivent muter vers un comportement économique”. Il estime l’heure venue de “sortir de notre propension à la lamentation”. Et d’illustrer ses propos par une image : “On ne peut pas revendiquer la montagne et regretter que nos routes soient tordues”. “De l’isolement de nos montagnes sont nés des AOC fromagères comme nulle part ailleurs, des produits charcutiers reconnus, des races à viande prestigieuse”. Et voilà -en une formule- résumés les principaux secteurs économiques dans lequel le nouveau groupe va s’investir. Si tout le monde s’accorde à parler de défi, le président Chateau donne des raisons de rester confiant. Il affirme que les bases de l’union sont solides, notamment depuis qu’un terme a été mis à ce qui est convenu d’appeler le “conflit Centre-Lait/3A”.Un défi coopératif
Jean-Pierre Chateau se souvient que, lorsque Centre-Lait a été sollicité, il ne s’agissait au départ que d’intervenir pour le sauvetage de la société Covial, filiale du groupe des Eleveurs du pays vert. “Les difficultés de cet outil de transformation et de commercialisation avaient sensiblement et durablement affecté l’ensemble du groupe coopératif ; une solution globale s’imposait”, rappelle le président, justifiant l’idée de la “construction d’un édifice coopératif pérenne”, qui a mobilisé des fonds auprès de partenaires financiers et institutionnels. Un projet important, mais qu’il faut ramener à sa juste valeur : même avec 300 millions de chiffre d’affaires prévisionnel, Altitude reste à l’échelle nationale -et plus encore européenne- un “tout petit intervenant”, relevaient les intervenants. Toutefois, se tournant vers le personnel, le président convient d’un chantier lourd qui réclame une contribution active : “Il faudra mettre un coup de collier”, prévient-il. Idem du côté des adhérents que M. Chateau invite à un “coup de booster” : “Il faut du volume pour rentabiliser les outils”, résume-t-il. Et laissant entrevoir ce que sera la stratégie commerciale, le président évoque la nécessaire contractualisation en amont. Une manière de faire coïncider l’offre et la demande, mais qui suppose de faire des choix.