Nouveautés pour le Fin Gras du Mézenc
Un bilan jugé positif et quelques changements : voilà ce qu'il faut retenir des assemblées générales des associations Fin gras du Mézenc et Maison du Fin gras du 23 octobre.
Une centaine de personnes étaient présentes le 23 octobre aux assemblées générales (AG) des associations Fin gras du Mézenc et Maison du Fin gras à Saint-Eulalie. Le Fin Gras : un savoir-faire ancestral du Mézenc, porteur d'une identité. En témoignent les traditionnels blouse noire et foulard rouge que nombre d'éleveurs arboraient pour l'occasion(1). Mais pour les deux associations, la tradition n'exclut pas l'innovation ; et les évolutions en cours sont d'ailleurs nombreuses.
Un regroupement des deux associations
L'absorption de la gestion de la Maison du Fin Gras (musée et boutique) par l'association Fin Gras du Mézenc et le regroupement du personnel(2) ont été actés dans la révision des statuts lors de l'AG. Le devenir de l'actuel conseil d'administration de la Maison du Fin gras n'a pas encore été défini, mais une réflexion sur sa mutation en comité d'animation de la Maison est en cours.
À nouvelle organisation, nouveaux murs : l'association Fin gras a déménagé en janvier dernier à Chaudeyrolles, dans le local de la Maison(3). Un local de l'ancienne mairie sera également rénové pour stocker archives et matériel de l'association mais aussi se réunir.
Enfin, une nouvelle convention triennale (2018-2020) avec la Région Auvergne Rhône-Alpes (Aura)(4) est en cours d'élaboration.
Une communication florissante
Outre ces changements organisationnels, la saison 2017 qui s'achève a été fructueuse en termes promotionnel et événementiel. Des nouveautés, là-encore, avec l'édition de nouveaux supports pour les points de vente adhérents à l'association Fin gras : panneaux déclinants le cahier des charges de l'AOP, dépliants et présentoirs, entrées offertes à la Maison du Fin gras... Ouverte durant 160 jours sur la saison 2017, la Maison a accueilli 1 514 visiteurs au musée et 580 à la boutique. Elle affiche une présence en hausse sur internet (site web, Facebook) et dans les médias locaux. Le calendrier événementiel des deux structures a lui aussi été garni: journée découverte pour les éleveurs, bouchers et restaurateurs, pot-au-feu en début de saison, Salon de la restauration, de l'hôtellerie et de l'agroalimentaire (Sirha) de Lyon, foires grasses, Foire expo du Puy, Fête de l'AOC du porc basque Kintoa, repas et balades gourmandes... Sans oublier la grande Fête du Fin gras de juin, un franc succès. «Plus qu'une manifestation promotionnelle, c'est aussi un moment très fédérateur pour nos adhérents et nos territoires», s'est félicité Bernard Bonnefoy, le président de l'association Fin gras. Une stratégie de communication et de rayonnement qui s'est montrée payante : en février, une délégation de Novoviande, enseigne regroupant une vingtaine de boucheries en région parisienne intéressées par l'AOP Fin Gras, a été accueillie.
1. Dessiner un nouveau costume à la coupe plus actuelle : la discussion a été lancée lors de l'AG.
2. Trois salariés, dont un à mi-temps.
3. Suite à des travaux pris en charge à 50% par la communauté de communes.
4. Pour 2017, les subventions régionales s'élèvent à 45 227 € au titre du «Plan Fin Gras du Mézenc» signé à Chaudeyrolles en juillet 2017 par Laurent Wauquiez. Les subventions des conseils départementaux Ardèche et Haute-Loire s'élèvent à 4 000 € chacun, celles de Saint-Eulalie (hôte de la Fête) et de la communauté de communes Mézenc Loire Meygal à 3 000 €, celle de Chaudeyrolles à 2 100 €.
Une envolée notable…
«Voilà un de nos objectifs de production réalisés : nous avons atteint le seuil symbolique du millier d'animaux », a déclaré Bernard Bonnefoy, président de l'association Fin gras. Si seulement 953 d'entre eux ont été réellement commercialisés sous appellation d'origine protégée (AOP) pour la saison 2016-2017 (soit 16% de plus que la saison précédente),
1 122 ont été déclarés mis à l'engraissement. La production poursuit ainsi sa progression, ayant doublé en dix ans. La productivité s'est elle aussi accrue, dépassant pour la première fois la barre des dix animaux par élevage. L'hiver écoulé, 103 exploitations élevaient des bovins pour l'AOP, parmi lesquelles 92 avaient des animaux en cours d'engraissement pour la saison 2017. D'autres producteurs, engagés tout récemment, vont également engraisser dans les saisons à venir, augurant une poursuite de l'essor productif. La croissance commerciale est elle aussi notable : 109 boucheries étaient engagées dans l'association en septembre 2017 dont 17 nouvelles, couvrant une zone toujours plus étendue (20 départements contre 16 l'an passé). L'association compte aussi 32 restaurateurs adhérents. Avec une moyenne de 5,81 €/kg commercialisé en AOP, les prix Fin gras sont nettement supérieurs aux cotations nationales(1).
1) 3,72 €/kg en génisses R et 4,14 €/kg en génisses U.