Nous voulons «plus» et surtout «mieux» d’Europe
FDSEA Le 14 mars, la FDSEA de Haute-Loire organisait son 71e congrès à St Germain Laprade. Un congrès très suivi avec plus de 150 participants.
Dans un contexte de crise agricole et de morosite economique ambiante, le 71e congres de la FDSEA s’est voulu resolument tourne vers l’avenir et surtout optimiste. C’est en tout cas le message qu’a voulu lancer le president de la FDSEA Yannick Fialip dans son rapport d’orientation intitule «L’agriculture, une solution d’avenir».
Face a de nombreux agriculteurs, responsables d’OPA, elus et parlementaires, ce dernier a tenu a mettre en avant les 3 fiertes du monde agricole pour 2016 : fiertes economique, syndicale et environnementale. Dans un contexte de crise economique et de crise des revenus, «les agriculteurs ont su relever le defi en actionnant les leviers des charges, de la qualite et de gestion de leur exploitation. Sur le plan syndical (2e fierte), grace au travail du reseau, on a obtenu le plan d’urgence, le FAC, la renegociation des prets bancaires, une baisse des cotisations MSA.... Enfin sur l’environnement (3e fierte), il y a ceux qui parlent et les agriculteurs qui agissent. Resultat : la France est l’un des plus beaux pays au monde et c’est grace votre travail !» a lance Yannick Fialip.
En attente de prix
Les agriculteurs attendent des prix et ce dans toutes les productions. Dans ce domaine-la, Yannick Fialip propose 3 orientations a mettre en oeuvre : «Nous voulons plus mais surtout mieux d’Europe, avec une gestion de marches notamment dans le lait. Nous voulons proteger les agriculteurs et refusons ce projet europeen qui met en competition les agriculteurs ; nous tenons a defendre notre modele agricole et alimentaire».
La FDSEA preconise par ailleurs une nouvelle façon de construire les prix a partir du cout de production. Les agriculteurs sont regulierement attaques en particulier par les medias televisuels. «Reagissez sur les reseaux sociaux» a-t-il lance en direction de la salle. «Les agriculteurs doivent se defendre».
Ce congres a laisse une large place aux echanges avec les agriculteurs presents dans la salle.
Parmi les grands sujets qui preoccupent le monde agricole, on trouve les zones vulnerables. L’Etat a classe 12 communes de notre departement pour des raisons contestees par la profession agricole. Cette derniere compte attaquer l’arrete qui classe ces communes aupres du tribunal administratif.
L’ICHN (Indemnite compensatoire de handicap naturel) est aussi un sujet d’inquietude pour les agriculteurs. L’Europe a decide d’ouvrir cette indemnite a d’autres zones (de plaine), ce qui pose le probleme de l’enveloppe financiere et risque d’an- noncer la mort de l’ICHN telle qu’elle est aujourd’hui.
Pour Henri Bies-Pere, en charge des territoires a la FNSEA, qui etait l’invite national de ce congres : «Si l’ICHN est perçue comme une com- pensation de handicaps, on arrivera toujours a la defendre et a trouver des financements pour elle».
Les agriculteurs s’interrogent sur l’avenir des productions lait et viande dans nos zones de montagne. «Les outils de gestion de production ont ete abandonnes par la derniere reforme de la PAC. Nous avions alerte l’Europe sur le risque induit par la suppression de ces outils. A present, ll va nous falloir des outils qui nous permettent de reagir rapidement (stockage beurre- poudre...)» indique Henri Bies-Pere. A l’echelle du departement, les agriculteurs pourront compter sur un projet agricole departemental (PAD) ; encore en cours d’elaboration, “c’est un document cadre concerte qui va se decliner en actions et un outil de communication pour les agriculteurs” a souligne le Prefet Eric Maire. Le retard de paiement des aides PAC fait monter la colere de la profession. Sur ce dossier, «la Region Auvergne Rhone-Alpes travaille sur une solution qu’elle compte proposer a l’ASP (Agence de services et de paiement) en vue d’accelerer les paiements» a indique le president de Region Laurent Wauquiez.
Laurent Duplomb a qualifie de «plus tenables les relations entre les industriels agricoles et les GMS, qui ne procedent a aucun retour financier aux producteurs». Le president des JA, Anthony Fayolle, souligne quant a lui l’implication positive (assortie de retour aux producteurs) des GMS locales dans les filieres de qualite.