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"Nous sommes venus pour obtenir des réponses"

Signe de la détresse qui touche toutes les productions, les agriculteurs auvergnats se sont mobilisés en masse le 16 octobre. Ils étaient quelques 3000 paysans et 500 tracteurs à rallier la capitale régionale, Clermont Ferrand, avant d'investir la place de Jaude.leur détermination était à la hauteur de leur détresse. Dans toutes les régions de France, à l'appel de la FNSEA et des JA, ce sont plus de 52 000 agriculteurs qui ont manifester pour interpeller, une fois encore, le Gouvernement et son président Nicolas Sarkozy. La coupe est pleine, l'agriculture est à l'agonie, les agriculteurs attendent désormais un engagement fort et des mesures concrètes et rapides. Pour en savoir plus, lisez La Haute-Loire Paysanne, semaine 43.

«Sarkozy, l’agriculture a un prix» n’est pas qu’un slogan, c’est la réalité quotidienne de l’agriculture française qui a conduit,  vendredi dernier,  près de 3 000 paysans  auvergnats et 500 tracteurs à converger vers le centre-ville de Clermont-Ferrand.

«Paysans en détresse»

Venus de l’Allier,  du Cantal, de la Haute-Loire, du Puy de Dôme... et aussi de la Loire, les manifestants ont investi la place de Jaude dans le calme mais avec détermination, recueillant au passage le soutien des clermontois et celui des élus venus se joindre au rassemblement.  Sur des pancartes, banderoles et tee-shirts,  partout s’affichait la détresse d’une profession aujourd’hui  sérieusement ébranlée  par  le démantèlement de la PAC et l’absence d’une vraie politique agricole nationale. Alors le 16 octobre, date de la journée mondiale de l’Alimentation, les agriculteurs ont instamment demandé  au Président de la République d’entendre leur détresse. Ils ont réclamé un vaste plan de soutien à l’agriculture, estimé à 1,4 milliard, pour faire face à des situations d’urgence.  « De la même façon que l’Etat a aidé les secteurs des banques et de l’automobile, il doit aujourd’hui aider l’agriculture » s’est exprimé le président de la Frsea Massif central, Jacques Chazalet. Et de proposer que ce besoin de financement soit tout bonnement ponctionné sur la somme des 3 milliards d’euros remboursée récemment par le Crédit Agricole à l’Etat…

«Année blanche» synonyme d’urgence

À l’unisson, les leaders syndicaux Fnsea/JA ont réitéré haut et fort un plan d’urgence comprenant une  «année blanche » sur les annuités d’emprunt (prise en charge des intérêts et financement du report du capital en fin de tableau), et sur les charges sociales (prise en charge des cotisations sociales). Ils ont revendiqué  la suppression définitive de la TFNB et réclamé la mise en place d’un cadre législatif « permettant aux agriculteurs de vivre du prix de leur produit ». Enfin, sur le plan européen,  ils ont demandé l’harmonisation des charges et des réglementations « afin de supprimer la concurrence déloyale à l’intérieur de l’Europe  et vis-à-vis des pays tiers ».
Invités à prendre place au pied de Vercingétorix, syndicalistes et élus ont unanimement mis en garde Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire sur l’urgence de la situation.
« Si les réponses au désarroi des agriculteurs n’arrivent pas vite,  on se mobilisera de nouveau et de manière encore plus massive » prévenait Patrick Trillon, président de l’Udsea du Puy de Dôme. « Soit l’Europe juge que l’agriculture est stratégique,  soit elle décide qu’elle ne veut plus d’agriculture. Nous prendrons acte de sa décision mais nous ne crèverons pas en silence ! » poursuivait Sébastien Vidal, président des JA63. Pour le cantalien Gilles Amat, président de JA Auvergne, « les agriculteurs ont besoin de lisibilité et de visibilité. Nous attendons une feuille de route, des orientations claires qui nous aident à construire l’agriculture de demain».

Nicolas Sarkozy attendu au tournant

Le président de la République devra donc se montrer convaincant s’il veut rassurer le monde agricole. Dans une interview au Figaro, le 16 octobre,  il affirmait vouloir prendre des « initiatives fortes » d’ici la fin du mois. Selon lui, « l’agriculture est un élément décisif de notre compétitivité économique. Je n’accepterai jamais que l’agriculture française, comme européenne, soit sacrifiée sur l’autel d’une mondialisation anarchique. » Et de poursuivre : « Il nous faut porter une nouvelle régulation agricole qui considèrera les agriculteurs comme des entrepreneurs, qui ne craindra pas la préférence communautaire et qui assurera la sécurité alimentaire des consommateurs européens, et qui garantira aux agriculteurs un juste prix de leur travail ». Les agriculteurs attendent maintenant des actes…

Impressionnantes colonnes au sud et au nord de Clermont

Près de 200 tracteurs ont pris le chemin, vendredi matin, de l’A75, dont plusieurs sorties ont été fermées au fil de la progression du convoi. Venus du Cantal et de la Haute-Loire, certains agriculteurs ont pris la route bien avant le chant du coq, pour monter à Clermont-Ferrand. Le froid, un peu trop saisissant pour une mi-octobre, n’aura en rien entamé la détermination des manifestants, qui se sont rassemblés d’abord à Massiac, à Lempdes puis à Issoire avant de pénétrer au sud de l’agglomération clermontoise.
Au Nord, des tracteurs du Puy-de-Dôme et de l’Allier ont convergé vers Riom, lieu de rassemblement du convoi.
Ils ont rejoint Clermont-Ferrand, par le carrefour des pistes, la place du 1er mai, la place Delille et enfin le boulevard des Etats-Unis.
La manifestation de la région Rhône-Alpes étant organisée à Valence, les agriculteurs de la Loire ont préféré se mobiliser avec les auvergnats, proximité géographique oblige. Plus d’une cinquantaine d’agriculteurs de ce département, emmenés
par le président de la Chambre d’Agriculture de la Loire, Raymond Vial.

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