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« Nous ne ferons pas à la place des interprofessions »

Dans un entretien accordé à Agra Presse avant la pause estivale, le ministre de l’Agriculture clarifie ses positions sur les dossiers chauds de l’actualité. Concernant les indicateurs de coûts de production, il insiste sur le fait que ce sont aux interprofessions de prendre leurs responsabilités.

© Agra Presse

Les discussions se poursuivent sur le budget de la prochaine Pac, après la proposition baissière de la Commission. Aujourd’hui pensez-vous pouvoir atteindre votre objectif de maintien du budget alloué aux agriculteurs français ?
Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire que c’est déjà 100 % réussi. Nous verrons à la fin des négociations. Mais nous y travaillons. Début mai, nous nous sommes retrouvés à six pays à Madrid, où nous avons écrit un mémorandum que nous avons présenté lors d’un Conseil des ministres de l’Agriculture suivant ; depuis, quatorze pays nous ont rejoints. Il manquait encore l’Allemagne dont la ministre est venue à Paris le 25 juin. Nous avons publié en début de semaine une communication sur notre volonté d’avancer ensemble. Désormais nous sommes vingt-deux. Nous avons posé un acte ; maintenant il faut le transformer en réussite.

Le contrat de coalition du dernier gouvernement allemand incluait déjà la volonté d’un budget maintenu. Sur quoi fallait-il s’entendre avec l’Allemagne : le financement du premier pilier, l’équilibre entre les piliers, le couplage des aides ?
La communication n’entre pas dans ce détail, car nous voulions insister sur les grands objectifs et la nécessité d’avoir un budget à la hauteur. L’enjeu, c’est l’ambition que nous voulons avoir pour l’agriculture. Il nous faut un budget stable à 27, et solide parce que l’agriculture européenne est en transition, avec demain plus de bio et moins de produits phytos. Il faut des moyens suffisants pour accompagner cette transition.

Concernant le projet de loi issu des États généraux de l’alimentation, en cours d’examen, quel objectif poursuivez-vous en instaurant des indicateurs auxquels il faudra faire référence dans les contrats ? Coller aux variations des marchés ou amortir le revenu des producteurs en cas de baisse ? Comment allez-vous évaluer la réussite de cette mesure politique ?
La loi consiste à donner des outils aux filières pour collectivement rapatrier du revenu dans les cours de ferme pour permettre aux producteurs de mieux gagner leur vie, ne plus vendre à perte ou à des prix abusivement bas. Aucune mesure prise isolément ne permettra d’atteindre les objectifs si les acteurs ne s’en saisissent pas.

 

Suite de l'interview à lire dans le Réveil Lozère n°1470, du 26 juillet 2018, en page 8.

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