« Nous n'avons pas le choix, il faut harceler l'État»
La profession poursuit sa mobilisation avec une nouvelle manifestation le 27 novembre à Clermont-Ferrand.
Le Puy-de-Dôme accueille l’action de mobilisation nationale le mercredi 27 novembre, dans quel état d’esprit êtes-vous pour ce nouveau rendez-vous ?
Baptiste Arnaud, président de JA 63 :
Sur le département, je crois pouvoir dire que nous avons, hélas, encore plus de raisons pour nous mobiliser !
Cela fait de nombreux mois que nous alertons les pouvoirs publics et nos opérateurs sur les difficultés subies, économiques, climatiques, sociales, sociétales, et même techniques !
Malgré nos fortes mobilisations des 8 et 22 octobre derniers, la venue du ministre de l’Agriculture et du président Macron au Sommet de l’élevage, l’écho à nos demandes est bien faible. Et c’est bien de l’État dont nous attendons un cap et un soutien ferme de nos filières et de nos modèles agricoles ! Nous avons entendu de la part du Ministre un soutien à la création de stockages d’eau, le maintien de l’exonération sur le GNR, les versements anticipés pour les calamités sècheresse de cet été, quelques perspectives de marché en Chine,…Mais ce que nous déplorons, c’est que ce sont trop souvent des effets d’annonce qui ne résolvent en rien le manque de revenu, ni les charges techniques, morales qui nous incombent à nous paysans français, plus qu’à d’autres !
Quelles demandes réitérerez-vous à ce prochain rendez-vous ?
David Chauve, président de FNSEA 63 : C’est l’économie qui prime dans nos demandes, et sur ce point, l’État a toujours beau jeu de dire que nous ne sommes pas organisés ! En partant de ce principe, l’État ne prend pas ses responsabilités et en plus, il conforte les opérateurs à poursuivre leurs manœuvres ! C’est inadmissible ! Côté technique, nous avons besoin de réponses, un réel soutien à la gestion des risques, je pense notamment à la politique de l’eau d’irrigation, mais aussi d’une position franche et éclairée sur les ZNT ! Sur beaucoup de questions agricoles, le dogmatisme a valeur de raisonnement, c’est pourquoi nous continuons aussi à nous battre contre l’agribashing, les ZNT pour une reconnaissance des vertus, aussi, des filières conventionnelles. Loin de nous l’envie d’être des défenseurs farouches des produits phytos, mais force est de constater, qu’ils protègent aussi la santé des consommateurs sur d’autres aspects !
Et puis, nous ne pouvons pas, avec les exigences sociétales que nous avons, être mis en concurrence avec le Canada, l’Amérique du Sud, … Sur ce point, les consommateurs nous suivent, et nous comptons aussi sur eux.