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«Nous militons pour une extension de la période de chasse et contre les mesures restrictives de la chasse au sanglier»

Le président de la section chasse de la FDSEA rebondit sur les propos des responsables de la Fédération Départementale des Chasseurs.

Gilles Tempère, président de la section chasse FDSEA.
Gilles Tempère, président de la section chasse FDSEA.
© HLP

Les représentants des chasseurs ont exposé leur point de vue. Sur quels points aimeriez-vous réagir ?
Gilles tempère : Je voudrais revenir sur les causes de l’augmentation des dégâts de sangliers. Certes, comme les chasseurs le signalent, il y a eu un phénomène de manque de nourriture dans les bois lors de la saison dernière. Mais selon moi, c’est le nombre croissant de sangliers qui explique la multiplication des dégâts.
Le président Garnier indique par ailleurs que le sanglier n’appartient à personne. En théorie, cette affirmation est vraie. Mais en pratique, on rencontre encore trop souvent des chasseurs qui se comportent comme si les sangliers leur appartenaient. Cela s’explique peut-être parce qu’ils les ont préalablement nourris et qu’ils espèrent en disposer en exclusivité !

Ce qui nous amène à évoquer la question de l’agrainage. Comment percevez-vous cette pratique ?
G.Tempère : Il est certain que l’agrainage est un moyen de prévention des dégâts mais encore trop de chasseurs utilisent ce moyen comme un investissement dans la saison prochaine. En effet, beaucoup d’entre eux espèrent avant tout que l’agrainage persuade les sangliers de rester sur leur territoire. Et malheureusement, l’agrainage est bien plus efficace sur le maintien du sangliers sur place plutôt qu’en terme de prévention des dégâts sur les cultures.

Les différentes mesures prises cette année en vue de réduire la pression du sanglier sont-elles satisfaisantes ?
G.Tempère : Concernant les périodes de chasse, cette année, nous avons obtenu la prolongation de la chasse jusqu’à fin février dans les communes classées sensibles. C’est un début. Mais il serait davantage pertinent que cette mesure s’applique à toutes les communes plutôt que de déclencher en fin de saison une série de mesures administratives.
Car de toute façon, on sait que les problèmes sont avant tout  réglés par les chasseurs ; l’administration n’a malgré tout que des moyens limités, l’ONCF dispose d’un effectif restreint et l’efficacité  des lieutenants de louveterie reste discutable car ces derniers sont avant tout des chasseurs.
Décidée par les présidents des unités de gestion, l’ouverture de la chasse au 15 août reste encore trop marginale et avec une pression de chasse trop faible. Si  l’ouverture générale de la chasse au sanglier était fixée au 15 août, on aurait certainement une pression de chasse plus importante.

Pouvez-vous faire un point sur la situation au regard des dégâts de sangliers à l’heure actuelle ?
G.Tempère : La fin de l’été s’est avérée beaucoup plus calme que ce que l’on appréhendait au printemps. Est-ce dû aux grosses chaleurs ou bien aux semis de maïs qui ont été très étalés dans le temps cette année, à vrai dire, nous ne savons pas vraiment pourquoi. Cette situation est peut-être aussi le résultat des différentes ouvertures anticipées décidées par les unités de gestion. L’application des mesures administratives ce printemps a certainement induit une baisse de la pression des sangliers.

A ce sujet, comment évaluez-vous l’efficacité des mesures administratives décidées en juin dernier ?
G.Tempère : C’est difficile à évaluer. Mais quoi qu’il en soit, tout le monde (les agriculteurs  à travers la FDSEA, la Fédération Départementale des Chasseurs et l’Administration) est convain-cu que la régulation doit se faire par la chasse et non  par les actions administratives. C’est pour cela que nous militons pour une extension de la période de chasse et contre les mesures restrictives de la chasse au sanglier.   Notons que déjà cette année le tir du marcassin est autorisée.
Comme l’a dit le président Garnier, le sanglier est une espèce qui présente un taux de renouvellement très élevé et qui a peu de prédateurs, il n’y a donc pas lieu de protéger le sanglier !

Quel pourrait être l’impact du permis national à 200€ ?
G.Tempère : Si on arrivait à maintenir une forte pression de chasse sur notre territoire et donc à réduire la population de sangliers, peut-être que les chasseurs mordus de chasse aux sangliers iront pratiquer leur loisir ailleurs grâce à ce permis national à 200€. 

Quel message souhaitez-vous délivrer aux chasseurs ?
G.Tempère : Je les encourage à faire les tableaux les plus élevés possible. Je leur dit aussi que la cohabitation entre agriculteurs et chasseurs doit se faire dans les meilleures conditions possibles. Pour cela, il faut que les chasseurs soient conscients que leur loisir ne doit pas empiéter sur le travail des agriculteurs.
Les chasseurs doivent respecter le travail des agriculteurs et comprendre que constater des dégâts récurrents sur ses cultures c’est très lourd, financièrement comme moralement.
Encore trop de chasseurs ont tendance à minimiser cet impact !

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