Interview
« Nous avons recueilli 100 000 signatures »
Jean-Paul Bizien, président de la Section nationale des anciens exploitants de la FNSEA, se félicite du succès de la pétition contre la faiblesse des retraites agricoles qui a recueilli prés de 100 000 signatures. Elle sera remise aux candidats à la présidentielle le 7 mars.
Vous venez de récolter des milliers de signatures pour la pétition des retraites agricoles, que souhaitez-vous en faire désormais ?
Jean-Paul Bizien : Depuis le mois de juin 2011, nos sections d’anciens exploitants se sont largement mobilisées dans les départements pour faire signer massivement les pétitions. Tout le monde y a participé, y compris les actifs. Aujourd’hui, on a recueilli près de 100 000 signatures. Nous avons décidé de les remettre aux candidats à la présidentielle. Nous donnons rendez-vous à nos délégations départementales d’anciens exploitants à 11 heures, le 7 mars prochain, avec leurs pétitions chiffrées aux différents quartiers généraux de campagne. Nous lançons un appel aux actifs pour se joindre à nos délégations. C’est un combat que nous livrons avant tout pour vous, actifs qui seront retraités demain.
Comment s’inscrit ce débat agricole dans le débat global des retraites en France ?
JPB : Les différents plans d’amélioration des retraites agricoles ont permis de rapprocher les règles de calcul des minima de retraites agricoles de celles du régime général. On peut s’en féliciter. Ces avancées ont répondu, en partie seulement, à nos revendications. Pourtant, le niveau des pensions demeure extrêmement faible. N’oublions pas que la moyenne des pensions des retraités agricoles qui ont travaillé une carrière complète est de 680 euros par mois. Cette situation ne peut pas durer !
Nos revendications sont claires : des retraites à carrière complète à 75 % du SMIC dès maintenant avec l’objectif d’atteindre 85 % du SMIC. L’accès aux mesures de majorations des plus faibles retraites pour tous les non salariés agricoles ayant une carrière complète sans avoir à justifier de 17,5 ans d’activité non salariée et la suppression des minorations en cas de carrière incomplète pour ceux qui n’atteignent pas le niveau du minimum vieillesse et enfin la bonification pour enfant forfaitaire (la même pour tout le monde), l’application des 25 meilleurs années et puis, le maintien des services de santé dans nos territoires ruraux. Par ailleurs, le débat sur la prise en charge de la dépendance, une nouvelle fois abandonné par les pouvoirs publics l’année dernière, doit reprendre rapidement. Alors oui, il y a eu des avancées mais trop peu significatives face à des centaines de milliers de situations encore trop précaires !
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 2 mars 2012.