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«À nous, agriculteurs, de décider de notre avenir»

En ce début d’année 2020, Thierry Cubizolles présidnet de la FDSEA43 et Anthony Fayolle président de JA43, formulent des voeux pour les agriculteurs et agricultrices de Haute-Loire.

Avant de s'intéresser à 2020, quel regard portez-vous sur l'année agricole 2019 ? Quels sont les points à retenir pour les agriculteurs de Haute-Loire ?
Thierry Cubizolles : En 2019, je retiendrai plusieurs événements. Les élections professionnelles qui ont donné la victoire à la liste Fdsea/Ja puis l'élection d'un nouveau président à la Chambre d’Agriculture.
L'évenement “Terre de Jim“ a été une très grande réussite et un grand symbole de communication. Je rappelle l'entrevue avec le ministre de l'agriculture à qui des sabots et un rateau ont été offerts pour faire suite à ses propos qui invitaient à revenir à l'agriculture de nos grands parents.
Les événements climatiques avec une sécheresse très dure sur l'ouest du département et des épisodes de grêle au nord-est.
Anthony Fayolle : “Terres de Jim“, sans conteste. Un événement qui a mobilisé tout notre réseau et au delà, a permis une communication positive de notre métier et une découverte de nos pratiques par le plus grand nombre. Des contacts et liens se sont créés avec des partenaires et différentes associations, écoles… À JA maintenant, de faire fructifier ces relations pour construire de nouvelles actions.
Et sur les plans national et européen ?
T.C. : Sur le plan national, je souligne la mise en application de la loi Egalim, très timide avec un réel manque d'ambition de l'État sur le contrôle des négociations commerciales.
La signature de l'accord du Ceta qui par l'importation de 70 000 t de viandes d'Amérique du Nord
-production faite avec l'utilisation de produits interdits chez nous-mettra à mal nos fermes bovines françaises. Distorsion de concurrence !
La polémique autour des zones de non traitement qui crée de la méfiance entre les agriculteurs et les citoyens.
La pression d'associations animalistes et antispécistes qui s'attaquent à des élevages, des agriculteurs ou à des boucheries. Il a fallu la pression de la Fnsea pour que ces actes soient pris en compte par l'État.
La réforme des retraites.
Et du côté de l’Europe, ce sont les reports successifs de la date butoir pour la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne.
Les incendies successifs en Amazonie et en Australie.
Les différentes marches pour le climat.
A.F. : Les EGA, et la confirmation d'une déception sur la construction du prix et les relations commerciales. Et double effet avec la médiatisation pas assez réaliste de nos pratiques.
La préoccupation première des agriculteurs devient d’être acceptés par le reste de la société alors que la majorité d'entre eux ont déjà des pratiques vertueuses…
Cette année 2020 débute avec une première échéance : les élections MSA. Quel est le véritable enjeu de ces élections pour les agriculteurs ?
T.C. : L'enjeu est très important. Notre systéme social est basé sur la representativité d'élus professionnels locaux dans chaque canton de notre département. Derrière chaque élu(e), il y a une agricultrice ou un agriculteur capable de faire remonter les problèmes sociaux individuels. C’est un interlocuteur privilégié. il faut voter et faire voter pour la liste Fdsea.
A.F. : L'enjeu est de conserver une structure spécifique avec des représentants professionnels et un budget spécifique à l'agriculture. Prévention, sécurité au travail, répits et autres accompagnements spécifiques ne seraient pas permis si nous étions noyés dans un système général.
Quels sont les autres grands dossiers syndicaux sur lesquels le syndicalisme FDSEA/JA va devoir travailler dans les mois à venir ?
A.F. : Les JA vont devoir se pencher sur la réforme de la PAC et notamment sur la DJA avec une confirmation du poids des régions. Nous devrons étudier les évolutions à donner à ce dispositif essentiel pour les jeunes.
Nous devrons aussi maintenir les actions de communication à tous les niveaux avec notamment l’événement national à Paris, en avril, “Les toqués de l’agriculture“.
Les JA réfléchissent également dans le cadre de leur rapport d'orientation qui sera présenté lors de leur AG, le 21 février, à un accompagnent à proposer au jeune lors de son installation.
T.C. : Les dossiers à travailler sont multiples. Nous devons continuer la pression sur l'État concernant la loi Egalim ; il faut construire le prix depuis la production.
Nous devons impérativement retrouver de la compétitivité pour nos exploitations altiligériennes, en luttant contre la surtranspositions des normes européennes.
Il faut aussi avancer sur le dossier du foncier engagé par Monsieur le Préfet, et continuer à s'investir dans les filières de Haute-Loire.
Enfin, le syndicalisme majoritaire va participer activement aux discussions sur la prochaine Pac.
L'un comme l'autre, vous avez toujours voulu porter un message positif sur notre agriculture. Quels sont donc vos vœux pour cette nouvelle année ?
T.C. : Je souhaite une année avec des prix décents pour nos produits, afin de pouvoir vivre de notre métier. Je souhaite que nos combats aboutissent enfin, pour offrir un avenir serein à nos exploitations pour encore investir dans notre outil de production.
Je souhaite que nos retraités retrouvent du pouvoir d'achat pour profiter pleinement d'une retraite tellement méritée !
Et j'ai envie de dire à nos jeunes que notre métier est le plus beau du monde et que nous comptons sur eux pour offrir à la population de Haute-Loire, de France, et du monde entier, une nourriture de qualité. Ils doivent être les acteurs du monde de demain et participer aux débats sur notre métier. C'est à nous de décider de notre avenir.
A.F. : Je souhaite que 2020 soit l'année de la raison où chacun saura faire la part des choses sans rentrer dans des positions extrêmes qui ne mènent qu ‘au conflit et en aucun cas font évoluer notre agriculture.
Et à nous, agriculteurs, de faire les choix, les démarches, les actions pour que nous gardions la fierté de ce bon métier que nous avons choisi.
À tous, très belle année 2020.

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