Interprofession laitière
« Notre région peut répondre à la demande croissante »
Président de l’interprofession laitière Auvergne-Limousin (Criel), Rémi Broncy estime que la conjoncture favorable et durable doit encourager les producteurs à dynamiser leur activité.
Vous présidez le Criel depuis l’été dernier, mais vous êtes aussi producteur de lait dans le Cantal…
Rémi Broncy : Je suis installé en Gaec avec mon épouse sur la commune de Chaliers. Sur une centaine d’hectares, nous produisons 250 000 litres de lait, valorisés en AOP bleu d’Auvergne, cantal et en bio. Nous élevons également en bio un petit troupeau de vaches allaitantes. Je suis par ailleurs, administrateur de la coopérative Sodiaal.
Quels sujets abordez-vous aujourd’hui au sein de l’interprofession ?
R.B. : Historiquement, le Criel fournissait notamment des préconisations en matière de prix du lait. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il ne peut que constater les pratiques antérieures. L’analyse sur le prix du lait se fait systématiquement a posteriori. Mais le débat au sein du Criel ne se cantonne pas à cette analyse. Nous travaillons sur la stratégie à mener pour développer et maintenir la valorisation des produits. Il s’agit pour nous de trouver les éléments qui contribueront à entraîner des prix rémunérateurs.
La conjoncture est plutôt favorable à une bonne tenue du prix du lait. Pour combien de temps ?
R.B. : La demande mondiale est croissante. On nous annonce des perspectives de volumes importants qui devraient s’inscrire dans la durée, même si certains à-coups sont à prévoir. Tous ces éléments tirent les prix vers le haut. Dans ces conditions, nous pouvons encourager les exploitations à aller vers davantage de productivité. Les producteurs d’Auvergne et du Limousin ont tout intérêt à saisir cette opportunité, d’autant plus que notre territoire présente trois atouts majeurs : une bonne dynamique de production, des entreprises qui ont su investir et un panel de produits valorisables.
Justement sur la question de la valorisation des produits, AOP, notamment, avez-vous le sentiment que cet objectif soit partagé par l’ensemble des familles de l’interprofession ?
R.B. : Aujourd’hui, tout le monde veut aller vers une meilleure valorisation. Le constat selon lequel nous devons tirer un meilleur parti de nos produits est unanime. Même si nos appellations ont une notoriété reconnue, nous n’avons pas encore atteint le seuil suffisant permettant d’optimiser leur valorisation. C’est la satisfaction du client qui fera la reconnaissance du produit et sa possible valorisation.
Dans le cadre du Criel, nous abordons cette question centrale, mais le travail de fond se fait au sein des organismes de défense et de gestion de chaque appellation. Ce sont eux qui ont la maîtrise de leur AOP.