Interview
« Notre principal problème, c’est la volatilité des prix »
Dominique Chargé, président de la Fédération des coopératives laitières.
Avec la disparition des quotas qui s’annonce, le président de la FNCL plaide pour la mise en place de dispositifs susceptibles de mieux gérer la volatilité des prix dans la loi et dans la prochaine Pac à l’horizon 2020.
La loi d’Avenir de l’agriculture et la loi sur la consommation apportent-elles une réponse à certaines de vos préoccupations en matière de gestion de la volatilité des prix ?
Dominique Chargé : L’époque où la production laitière était encadrée est désormais révolue. La fin des quotas laitiers va exposer davantage les producteurs et leurs coopératives à l’instabilité des prix. C’est une évidence. Nous avons deux défis à relever, celui de la répercussion de l’augmentation de nos charges à la distribution et la volatilité des prix à l’international dont les marchés donnent d’intéressantes perspectives en volume. Sur le premier, la bagarre que se livrent les grandes enseignes plombe toute perspective de répercussion d’augmentations de tarifs et la loi sur la consommation qui vient d’être votée ne va pas assez loin pour rétablir le pouvoir de négociation des transformateurs. Quant à la loi d’Avenir de l’agriculture, un certain nombre d’articles nous inquiètent comme celui prévoyant que c’est en Assemblée générale que nous devons gérer la volatilité : pour pouvoir être réactif, les prix sont et doivent rester fixés par les CA des coopératives en mandat de gestion et en transparence.
La réforme de la Pac qui vient d’être adoptée conforte-t-elle l’avenir de la production laitière et de la transformation ?
D.C. : Pour ce qui me concerne, j’ai été favorable à la mise en place du paiement redistributif qui permet de récupérer une partie des DPU cédés du fait de la convergence. J’ai également soutenu la démarche de la Fédération nationale des producteurs de lait sur la mise en place d’une aide à la vache laitière. Ceci étant, je crois que le temps est venu de préparer la prochaine Pac à partir de 2020. À la FNCL, nous pensons devoir, d’ores et déjà, réfléchir à la mise en place d’une assurance marge pour faire face à la volatilité des prix et des intrants et sécuriser le revenu des agriculteurs. Ce dispositif devrait bénéficier de concours financiers massifs et notamment de l’enveloppe du premier pilier à la place des aides directes aux exploitants. La France doit conduire un important travail pour rallier d’autres États membres à ce point de vue.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 31 janvier 2014.