Congrès FNB 2007
« Non au découplage total des aides dans l'élevage ! "
Le congrès 2007 de la FNB à Châlons-en-Champagne a marqué une opposition forte
à un bilan de santé de la Pac 2003 qui découplerait totalement les aides en élevage. Pour le président de la fédération, Pierre Chevalier, « la prime PMTVA recouplée est une mesure essentielle ». Présent lors du congrès,
le ministre de l’Agriculture a de son côté répondu aux critiques sur la gestion publique de la crise de la fièvre catarrhale et annoncé des assouplissements immédiats.


des agriculteurs d’Auvergne et
du Limousin, lors du congrès
de la FNB.
Pas de nouvelle réforme de la Pac en 2008 »
« Quelle est cette frénésie de réforme qui discrédite les responsables européens ? Rappelons que la nouvelle Pac vient à peine de s’appliquer ! » a ajouté Pierre Chevalier, qui souligne que « la PMTVA est une mesure essentielle à laquelle les éleveurs veilleront attentivement à l’avenir ». Même point de vue du côté de Jean-Marie Aurand, responsable de la Direction générale des politiques économiques, européennes et internationales (DGPEI) au ministère de l’Agriculture. « Le bilan de santé 2008 ne doit pas conduire à une nouvelle réforme de la Pac », a-t-il indiqué. « La Commission a toujours pour but d’obtenir un découplage total des aides et n’a de cesse de revenir sur le sujet. Le couplage est essentiel pour le maintien de certaines productions notamment en élevage », a-t-il assuré.
« Impact sanitaire marginal de la FCO » en France
Autre sujet de l’assemblée de la FNB, la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui préoccupe fortement les éleveurs de la région Champagne-Ardenne. Pierre Chevalier a fustigé « la rigueur extrême des mesures sanitaires françaises » ayant eu des « conséquences économiques disproportionnées au regard des 7 cas français et de leur impact sanitaire marginal ». Du côté du financement, le président de la FNB a indiqué que les « éleveurs touchés sont exclus ou mal pris en compte par un schéma inadapté et très complexe ». « L’absence de réels mécanismes communautaires de gestion de crise, qui devraient permettre d’indemniser les pertes de revenus des éleveurs (ndlr : voir article dans ce numéro), fait que je ne peux hélas répondre entièrement aux attentes qui ont été formulées », a répondu Dominique Bussereau, présent au congrès le 15 février. Le ministre de l’Agriculture a cependant annoncé que « la première mesure d’aide au maintien des animaux sur les exploitations venait d’être payée », avec une enveloppe de 1,5 million d’euros « pleinement utilisée ».
Retour de l’export vers l’Italie
« La règle de transparence des GAEC s’appliquera dans le calcul des aides versées aux éleveurs » a-t-il souligné en ajoutant qu’il avait décidé de « prolonger cette aide au maintien des animaux, en périmètre interdit, tant que les mesures règlementaires le justifieront ». Concernant la seconde aide, d’indemnisation du chiffre d’affaires, Dominique Bussereau a reconnu qu’il s’agissait d’un mécanisme « complexe » qu’il souhaitait « adapter » dans les prochaines semaines et « mobiliser pleinement les 9 millions d’euros inscrits au budget de l’Office de l’élevage ». Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs annoncé qu’un « protocole permettant l’export vers l’Italie de bovins, issus des périmètres interdits et réglementés » venait d’être adopté. « Les animaux provenant de la zone réglementée pourront sortir vers la zone indemne française sans test préalable, ni marquage de l’Attestation sanitaire à délivrance anticipée », a-t-il ajouté. Les éleveurs présents à Châlons-en-Champagne ont par ailleurs interpellé Dominique Bussereau sur la crise que connaît la filière veau. Fabrice Heudier, président d’Interveaux, a remis deux gros classeurs de pétitions d’éleveurs demandant au ministre « la mise en place de la solidarité nationale » pour l’établissement d’un plan d’aides.
Le Massif Central inquiet sur le plan bâtiment et le soutien à l'herbe
Lors du congrès de la FNB, qui s'est tenue, la semaine dernière, à Châlons-en-Champagne, les agriculteurs du Massif central ont souhaité intervenir sur le plan bâtiment et le soutien à l'herbe. Le cantalien, Bruno Dufayet, s'est exprimé en leur nom, rappelant le caractère « essentiel du plan bâtiment pour le maintien de l'activité économique et sociale dans les zones rurales », tout en demeurant inquiet « sur les files d'attente interminables, accompagnées d'un blocage administratif et de retards de financement ». Sur la politique herbagère, le Massif central souhaite une réponse claire et rapide sur l'évaluation de l'enveloppe et sur le cahier des charges puisque les agriculteurs devront s'engager prochainement sur la nouvelle PHAE. La nouvelle PHAE a vu le jour, portée conjointement par la profession et le gouvernement. « Une nouvelle enveloppe a été annoncée par le Ministère. Cependant aujourd'hui, certains chiffres nous permettent de penser qu'elle serait insuffisante. A titre d'exemple, pour la région Auvergne, l'enveloppe annoncée serait de 33 millions d'euros alors qu'on estime les besoins à 50 millions d'euros », a expliqué Bruno Dufayet. Le nouveau cahier des charges a été proposé à Bruxelles depuis plusieurs mois. Pour l'heure, il n'y a pas eu de retour.
Le SNIV et son président montrés du doigt
« Je regrette l’attitude du Sniv (ndlr : Syndicat national de l’industrie des viandes) au sein de l’interprofession mais je ne me permettrai pas de critiquer un syndicat concurrent », a déclaré Dominique Langlois, président de la Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV), qui était invité le 15 février à l’assemblée générale de la FNB. En cause, un accord interprofessionnel portant notamment sur la remontée des données d’abattages et sur la propreté des animaux, qui peine, selon Denis Sibille, président d’Interbev, à être signé par Jean-Paul Bigard le président du Sniv. « Je parie sur la sagesse du président du Sniv pour signer l’accord. S’il ne venait pas à le signer, il faudra alors se demander ce qu’il fait dans l’interprofession », a déclaré Denis Sibille. Dominique Langlois a annoncé de son côté, au nom de sa fédération qu’il était prêt à signer l’accord le plus rapidement possible.