CULTURES
Neuf variétés de blés suivies à la loupe
À Bas-en-Lezat, neuf variétés de blés sont suivies par la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme afin d'observer leur comportement face aux maladies du feuillage, particulièrement virulentes cette année.
À Bas-en-Lezat, neuf variétés de blés sont suivies par la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme afin d'observer leur comportement face aux maladies du feuillage, particulièrement virulentes cette année.
La Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme a mis en place en novembre dernier une plateforme variétale à Bas-en-Lezat, dans le cadre du réseau Dephy pour la réduction des produits phytosanitaires. Neuf variétés de blés (apache, balzac, kws sphere, su mousqueton, jeriko, intensity, lg abilene, sy moisson, kws perceptium) sont suivies depuis leur implantation en novembre dernier dans une parcelle de terre noire, précédent maïs. L'objectif est d'observer leur comportement face aux maladies du feuillage dans un contexte de réduction des phytos. « Les notations seront d'autant plus pertinentes cette année où la météo est très propice au développement de ces maladies » explique Maurin Laugier, ingénieur réseau Dephy à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. Au-delà de l'impact sur les cultures, cette plateforme permettra également de mesurer les taux de mycotoxines dont les seuils pour l'alimentation humaine seront abaissés en juillet prochain.
Une année à maladies
Septoriose, rouille brune et jaune, l'abondance d'humidité et les températures fraîches de ces dernières semaines ont favorisé les maladies du feuillage sur les blés. Sur la plateforme de Bas-En-Lezat, les conseillers agronomiques de la Chambre d'agriculture ont même observé du microdochium « maladie peu présente dans le département qui se développe avec l'humidité, le manque de luminosité et des températures entre 15 et 20°C ». Ces observations et leur impact sur la culture devront être étayés par des comptages suivis de statistiques. Cependant, Maurin Laugier témoigne avoir observé « pas mal de variétés touchées par la rouille brune et la septoriose ; la rouille jaune n'est pas présente partout ». Le précédent maïs n'a pas d'effet sur ces maladies. En revanche, il va peser dans le risque de fusariose dont les notations seront réalisées entre fin juin et début juillet.
« Il faut s'attendre à une présence importante de fusariose cette année en raison des pluies abondantes pendant la floraison des blés, sauf si les températures qui ont été suffisamment fraîches ont limité son développement. » - Maurin Laugier, ingénieur réseau Dephy
Tenir à jour les notations
Maurin Laugier le reconnaît « avec une année comme celle-ci, la marge de manœuvre pour la réduction des produits phytosanitaires est réduite ». Toutefois, l'ingénieur du réseau Dephy précise que la météo n'est pas le seul facteur à prendre en compte puisque l'effet variété ainsi que la rotation jouent également un rôle sur le développement des maladies. Sur la plateforme de Bas-en-Lezat, les neuf variétés de blé sont répétées deux fois : une fois avec un traitement fongique et une autre bande sans traitement. Ce témoin servira aux notations de ces variétés. « Ces variétés ont déjà été notées par les semenciers mais les souches des maladies peuvent évoluer. C'est pourquoi il est important de tenir à jour ces références. Par exemple, le sy moisson est plutôt tolérant à la rouille jaune. Cette année on en voit partout. » Les notations finales seront publiées dans l'été, après les récoltes, pour permettre aux agriculteurs puydomois d'en bénéficier avant les achats de semences pour la prochaine campagne.
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