Ne pas rater le train du très haut débit
La Région veut mobiliser les collectivités locales autour de l’arrivée du très haut débit à l’horizon 2025.
À peine raccordé à l'internet haut débit, le Cantal doit déjà préparer l'arrivée du très haut débit. L'objectif affiché par Nicolas Sarkozy est en effet de connecter 100 % des Français d'ici 2025. Pour bien négocier ce nouveau virage technologique, la Région a décidé de sensibiliser les élus locaux aux enjeux du très haut débit, à travers une série de réunions dans les quatre départements d'Auvergne. "Le sujet est considéré comme très technique par de nombreux élus. Or l'enjeu n'a jamais été aussi important pour les zones rurales !", rappelait vendredi dernier René Souchon à une quarantaine d'élus locaux réunis à Aurillac. Signe d'une mobilisation générale sur le sujet, le président de la Région avait invité Vincent Descœur, président du Conseil général, Jacques Mézard, président de la communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac, et Marc-René Bayle, préfet du Cantal.
Complexe et coûteux
Face au défi du très haut débit, les collectivités vont en effet devoir trouver des solutions communes. Le premier objectif est d'ordre technique, le très haut débit imposant de remplacer le réseau fil de cuivre par des centaines de kilomètres de fibre optique. Un défi technologique qui va prendre plusieurs années, même si 150 km de fibre optique sont déjà installés dans le département. "Il y a là un vrai enjeu d'aménagement du territoire, car si nous sommes en retard, le combat serait perdu pour des décennies !", soulignait Jacques Mézard. À ce défi technologique s'ajoute celui du financement du réseau de fibre optique : 1,5 milliard d'euros rien que pour l'Auvergne, soit 400 millions d'euros pour le Cantal. Rappelant que "le partenariat entre la Région et les quatre départements a permis de faire reculer les zones blanches en 18 mois", René Souchon appelle donc à une concertation entre la Région, les Départements et les communautés d'agglomération pour "coordonner une action publique forte et efficace". "Il nous appartient d'inventer un modèle économique qui fédère le plus grand nombre de partenaires", soulignait de son côté Vincent Descœur, rappelant au passage le financement par le Conseil général de la téléphonie 4G dans le Cantal. Pour mettre en place de nouveaux partenariats, les collectivités disposent aujourd'hui d'un cadre législatif : le schéma directeur territorial d'aménagement numérique (SDTAN), comme l'a rappelé François Teppaz, du cabinet Strategic Scout. Ce consultant, spécialisé dans les nouvelles technologies, l'assure : "Il faut une implication forte du service public, qui doit faciliter de manière progressive le déploiement du privé". Car l'enjeu est de taille pour les territoires ruraux en termes de maintien de population : "Les zones d'activités ne pourront pas être privées du très haut débit. Et certains services, comme la télémédecine, dépendent directement du déploiement du très haut débit", souligne François Teppaz. D'où l'importance d'informer régulièrement les acteurs des territoires ruraux : René Souchon va ainsi reprendre en 2011 son bâton de pèlerin pour informer les élus et techniciens de pays. Le Conseil régional enverra également une lettre d'information aux collectivités pour leur expliquer les enjeux liés au très haut débit.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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