Natéa dévoile sa stratégie pour les années à venir
Après un exercice 2017-18 bousculé par la météo ou encore la mise en place des projets annoncés l'an passé, le groupe Natéa affiche sa volonté de développement. Les responsables ont dévoilé la stratégie pour les mois à venir lors de l'assemblée générale, le 6 décembre dernier.
De nombreux évéements ont jalonné l'année pour le groupe Natéa. Le site de Gamm Vert à Limoges s'est étoffé avec l'ouverture de l'espace Frais d'Ici, 4e magasin en France adossé à un Gamm Vert. Le site a également accueilli un Soumo qui intègre l'ancien magasin Soury de Couzeix. La mise en place de ces enseignes et la météo laissaient craindre des résultats en baisse. Au final, le chiffre d'affaire s'est maintenu grâce notamment aux produits du terroir et malgré un panier moyen en baisse. En recul également, le marché de la jardinerie. Malgré la restructuration engagée, cela a fortement touché Atouts Plants, conduisant Natéa à se désengager en cédant ses parts aux producteurs. Sur l'exercice 2017-18, Natéa agriculture affiche un résultat en légère baisse également (-3,9 %). En cause, le recul du marché Alimentation animale de 10 %, conséquence d'une autonomie alimentaire accrue et de bons rendements fourragers. Enfin, à l'image des trois précédentes campagnes, la collecte a été bonne avec 11 000 t supplémentaires, en particulier la collecte d'été et le colza. Le besoin de stockage s'en trouve de fait accru, surtout en Creuse. C'est pourquoi le groupe a lancé la construction d'un nouveau silo à Parsac. Il devrait être opérationnel à l'été 2019.
Des inquiétudes et des défis à relever
Les responsables du groupe ont tiré les enseignements de l'année écoulée mais aussi de celle qui s'annonce. En effet, si la vente de produits de traitement contribue à porter l'activité de Gamm Vert, qu'en sera-t-il demain avec leur interdiction en rayon en 2019 ? Le président et le directeur général de Natéa s'inquiètent aussi de la disposition de la Loi alimentation prévoyant la séparation entre vente et conseil pour les produits phytosanitaires « Nous entendons la demande sociétale, mais il faut prendre en compte les réalités du terrain, a souligné Franck Vevaud. L'intransigeance de l'article 15 va entraîner une refonte complète de nos organisations de terrain sans aucun bénéfice pour nos adhérents ». Les nouveaux modes de consommation ont aussi un impact sur l'activité du groupe. Hervé Forestier l'a rappelé, le développement du e-commerce fait d'ailleurs partie des sujets de réflexion stratégique de Natéa aux côtés du renouvellement des générations, de la pérennisation de l'offre aux adhérents ou encore du numérique. Le développement de l'agriculture de précision est perçu comme porteuse pour le groupe qui s'est doté cette année d'un drone et a formé un pilote. D'autres projets sont aussi sur les rails. Un Frais d'Ici et un Soumo devraient être ouverts prochainement à Tulle. En 2018, le partenariat avec la coopérative Océalia a permis de démarrer une activité production végétale bio, segment sur lequel Natéa veut aussi se positionner. Le rapprochement avec Océalia doit faire l'objet d'une étude dans les prochains mois. Un rapprochement qui devrait donner aux deux coopératives entre autres un meilleur ancrage territorial et plus de capacités d'actions. L'autre axe fort de la stratégie mise en place est l'adhésion à Soléo Développement. Fonds d'investissement rassemblant dix actionnaires dont Natéa et Alicoop, Soléo Développement poursuit trois objectifs : aider à une installation ou un agrandissement de cheptel rapide, mettre en oeuvre des cautionnements et pouvoir faire du portage de capitaux. En 5 ans, 72 dossiers ont été étudiés. « L'exploitation de demain sera différente, a conclu Laurent Stefanini d'Alicoop. Les modèles devront être plus durables, ils demanderont plus d'engagement technique et financier. Il faut trouver les ressources pour le portage de capitaux. »