Mouvements d’animaux : S’appuyer sur une méthode simple et peu onéreuse
La gestion des allers et retours des animaux (introduction, copropriété, retour de pension, de concours ou de marché…), composante essentielle de la biosécurité, reste un axe d’action majeur pour éviter l’entrée de nouvelles maladies dans votre cheptel.
Tout aller ou retour est un facteur majeur de risque de contamination. L’animal arrive ou revient avec son microbisme ; le stress du transport, le contact avec d’autres animaux, le changement d’exploitation et de conditions d’élevage favorisent la réactivation des agents infectieux. Une méthode simple et peu onéreuse permet de gérer vos mouvements sans conséquences néfastes voire catastrophiques pour votre troupeau.
Pour chaque mouvement, je respecte chaque étape…
1. JE SUIS VIGILANT pour tous les mouvements
Tout contact avec des animaux ou des moyens de transports extérieurs peut être source de contamination. Donc, tout prêt, mise en pension, participation à un rassemblement, retour de marché, passage d’un élevage à un autre pour un animal en copropriété, transport par un moyen « collectif », introduction… est à considérer comme un mouvement et requiert une application systématique de cette méthodologie.
2. JE DEMANDE le statut IBR et paratuberculose du cheptel d’origine
Pour certaines entités, le contrôle individuel est insuffisant, voir inopérant. Il doit être complété par le statut du cheptel d’origine, c’est le cas pour l’IBR et, surtout, pour la paratuberculose. Ces informations se trouvent sur notre site www.gdscreuse.fr, onglet garanties des élevages bovins ou disponibles sur simple demande.
3. JE SIGNE un Billet de Garantie Conventionnelle (BGC) au moment de la vente
Le BGC est un outil technique et financier (au verso, voir les différentes étapes, précautions, obligations et aides en Creuse) par lequel le vendeur et l’acheteur s’entendent sur l’annulation de la vente en cas de résultats positifs vis à vis de maladies non-concernées par la rédhibition (BVD, paratuberculose, besnoitiose, néosporose…). Il est à signer à la vente par les deux parties. Nous envoyons un exemplaire avec chaque nouvelle ASDA et il est disponible auprès de nos services et de vos vétérinaires.
4. JE VÉRIFIE l’identification du bovin et l’adéquation avec ses « papiers »
L’identification des bovins est de la responsabilité de l’éleveur, d’où la nécessité de vérifier la bonne identification du bovin. Lors de son arrivée, il doit être accompagné de son passeport (« carton rose ») avec l’ASDA (« carte verte »). Une vérification de l’adéquation entre les informations portées sur ces deux documents et le bovin, la mention de la date de départ, les informations relatives à l’ICA (Information sur la chaîne alimentaire) et la présence de la signature du précédent détenteur sont obligatoires. L’ASDA datée et signée est valable 30 jours. Un bovin ne sera accepté que si tous ces éléments sont conformes. Son entrée sera notifiée à l’EDE dans les 7 jours qui suivent son introduction.
5. J’ISOLE tout bovin après un mouvement même face au sentiment « d’urgence »
Après un mouvement, tout bovin est en phase de stress dont l’importance est fonction des conditions de transport. L’animal est alors en déséquilibre immunitaire avec un microbisme différent. L’isolement est donc essentiel pour ne pas contaminer votre cheptel par de nouvelles pathologies, notamment en matière de BVD et plus particulièrement avec les infectés transitoires. Tout bovin ayant eu un mouvement doit donc être isolé 15 jours minimum et jusqu’à l’obtention des résultats d’analyses. L’isolement signifie que ce dernier ne peut être en contact avec les autres animaux du troupeau.
JE DÉTERMINE avec mon vétérinaire sanitaire les analyses complémentaires
Pour tout mouvement, une réflexion spécifique est à effectuer avec votre vétérinaire sanitaire pour déterminer les éventuelles analyses à effectuer (cf. encadré).
… avec des aides techniques et financières de GDS Creuse
Lors de tout résultat positif, nous prenons contact avec le vétérinaire sanitaire et l’éleveur pour étudier les actions complémentaires à mettre en place. Nous prenons en charge, avec la participation du Conseil Départemental, le dépistage systématique virologique BVD PCR et 50 % des frais des autres analyses lors de l’utilisation du BGC. Le surcoût analytique se situe ainsi autour d’une quinzaine d’euros à comparer à la valeur du bovin introduit et aux risques sanitaires pour votre élevage.
La vigilance à l’introduction, une composante essentielle de la biosécurité, base de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! »
Les règles administratives concernant les différentes maladies n’ont qu’un objectif, assurer une sécurité pour l’élevage où arrive ou revient l’animal. Ce qui est souvent vécu comme une contrainte n’est en fait que l’application de règles sanitaires visant à protéger votre élevage. C’est à chacun de se les approprier, afin de s’assurer de ne pas introduire de pathologie, en n’oubliant jamais la règle de base, l’isolement. Chaque situation a ses particularités. Cela montre la nécessité d’une discussion spécifique avec votre vétérinaire sanitaire lors de chaque mouvement. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire sanitaire ou nos services.
Un panel d’analyses à adapter à chaque situation
L’évolution de la réglementation, notre situation épidémiologique très favorable pour la brucellose, la tuberculose et l’IBR permettent, sous certaines conditions, des dérogations aux analyses pour ces maladies. Il est par contre nécessaire d’être vigilant vis à vis d’autres pathologies, qu’elles soient déjà largement dépistées comme les BVD et paratuberculose ou plus nouvelles comme les besnoitiose ou néosporose (cf. tableau).
IBR : à contrôler 15 à 30 jours après l’arrivée du bovin dans le cheptel
Le risque de contamination le plus important se situe aujourd’hui entre le cheptel de départ et celui d’arrivée ou lors de retour de concours ou de marché. 1 cas creusois l’a encore illustré en 2018. Pour prendre en compte cette problématique, la réglementation demande maintenant un contrôle IBR 15 à 30 jours après l’arrivée ou le retour du bovin dans le cheptel, 15 jours étant le temps minimum pour observer une séroconversion.
Si le bovin est issu d’un « cheptel indemne en IBR » avec un transport direct et maîtrisé entre les cheptels d’origine et d’arrivée, une dérogation au contrôle IBR peut intervenir. Une demande est alors à effectuer auprès de nos services. Dans ce contexte, le contrôle à effectuer pour les autres maladies (BVD, paratuberculose, besnoitiose, néosporose) est à réaliser dans les 10 jours qui suivent l’arrivée du bovin.
BVD : TOUT BOVIN INTRODUIT POUR L’ÉLEVAGE DOIT AVOIR UN STATUT BVD
Les mouvements d’animaux sont une cause de contamination BVD des troupeaux. Depuis 2006, chaque bovin avec une prise de sang au mouvement est testé pour s’assurer qu’il n’est pas IPI (infecté permanent immunotolérant : porteur et excréteur de virus durant toute sa vie), GDS Creuse prenant en charge à 100 % les frais d’analyse. L’augmentation des dérogations IBR associée à un relâchement sur le dépistage de la BVD constitue un risque vis-à-vis de cette maladie, des IPI introduits déclenchant la maladie après contamination du cheptel ont été identifiés. Le contrôle BVD lors de tout mouvement d’un bovin sans statut BVD est donc impératif.
Besnoitiose : une vigilance face à l’extension de cette maladie
La besnoitiose est une maladie émergente avec une progression inquiétante. Cette pathologie ne semble actuellement pas présente en Creuse. Pour limiter l’arrivée de cette maladie, un dépistage à l’introduction est à effectuer sur tout bovin provenant d’une autre zone. N’hésitez pas à poser la question à votre vétérinaire sanitaire.
Néosporose : un contrôle de toute femelle destinée à la reproduction
La néosporose est une maladie parasitaire, la transmission se faisant par l’ingestion de fourrages contaminés par des déjections de chien ou verticalement de la mère à la fille. Sur les bovins, cela peut provoquer des avortements, les races laitières semblent plus sensibles mais des cas ont été mis en évidence sur des vaches allaitantes avec le kit d’analyses avortement. Un contrôle néosporose est donc recommandé sur toute femelle destinée à la reproduction.