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Mortalité agneaux
Mortalité des agneaux : des marges de progrès possibles !

La mortalité des agneaux, problème croissant en élevages, peut être maîtrisée, mais implique une approche globale du système.

Des marges de progrès existent pour maîtriser la mortalité 
des agneaux.
Des marges de progrès existent pour maîtriser la mortalité
des agneaux.
© Institut de l’Elevage/J. Diependale

«La moyenne française, d’un agneau vendu par brebis, est faible. La mortalité en est la première cause. Une marge de progression est envisageable. Le taux de mortalité médian se situe entre 13 et 18 %», note Jérôme Redoulès, secrétaire général de la Fédération nationale ovine. Et on constate ces dernières années, une hausse du taux de mortalité des agneaux. Ce paramètre représente donc une réelle problématique pour les éleveurs ovins.

Une étude réalisée chez 54 éleveurs du Massif central a montré que la mortalité, avant dix jours d’âge, représente plus de 70% de la mortalité totale à 60 jours.

L’agneau chétif et faible en représente une des causes principales. «Les enquêtes sur les pratiques d’élevage ont mis en évidence des marges de progrès notables, notamment grâce au suivi des brebis en gestation, à la surveillance de la prise colostrale mais aussi en s’interrogeant sur la conception et l’entretien de la bergerie», remarque Jean-Marc Gautier, lors d’une conférence sur le sujet organisée au Sommet de l’élevage.

Les facteurs de risques sont multiples et de trois ordres. Ils peuvent être liés à la brebis, à l’agneau et à l’environnement. Du côté de la mère, on remarque des effets selon l’âge, l’accélération de la reproduction, la taille de la portée, la note d’état corporel, la réforme des brebis à problèmes, et le profil métabolique (Sélénium). Le sélénium constitue un enjeu majeur pour la santé des animaux. Une étude menée dans le Massif central a fait ressortir que 30 % des lots suivis sont carencés en sélénium. «Or on connaît l’implication d’une carence de cet oligoélément dans la survie des agneaux. Elle se manifeste notamment par des myopathies («raide»). Le sélénium influe également au niveau de la nidation, de l’immunité, sur les fonctions thyroïdiennes (l’agneau a du mal à se réchauffer à la naissance, il ne se lève pas et ne tête pas). Les besoins des brebis sont donc à connaître : 0,6 mg/brebis de 60 kg. Le Sélénium est à apporter pendant la gestation de la brebis car il passe par le placenta et est stocké par l’agneau dans le foie. Il passe très peu par le lait», explique Delphine Daniel, vétérinaire.

Du côté des agneaux, le poids de naissance joue un rôle dans la survie. Le risque de mortalité augmente chez les animaux nés petits. «Le colostrum représente ensuite l’assurance-vie des agneaux. L’agneau naît quasiment sans immunoglobulines et avec peu de réserves énergétiques, les risques infectieux et d’hypothermie sont donc réels sans la prise colostrale qui répond à ces be-soins», note Jean-Marc Gautier.

Assurer un bon transfert d’immunité

Cependant, pour bénéficier des atouts du colostrum autrement dit, assurer un bon transfert d’immunité passive à l’agneau, il faut avoir des brebis en bon état corporel et sans déficit sévère en sélénium, offrir une première buvée précoce (au plus tard 6 heures après la naissance) et en quantité suffisante (200 ml/kg de poids vif dans les 24 premières heures, dont la moitié dans les 6 premières heures) surveiller attentivement, en soulevant les agneaux et en évaluant le remplissage de la caillette dans les 6 premières heures.

Des risques liés à l’environnement interviennent également dans la mortalité : températures dans les bergeries, courants d’air, qualité du paillage, hygiène (curage, décapage, désinfection, vide sanitaire), différences d’âge entre agneaux dans un lot…

Quatre types d’apports de Sélénium testés

Une étude a été conduite par l’Institut de l’élevage, afin de tester les différents modes d’apports du sélénium au cours de la gestation et d’en mesurer les effets sur les statuts de cet oligoélément des brebis et de leurs agneaux, et d’évaluer l’incidence de la concentration en immunoglobulines du colostrum.

Parmi les modalités d’apports du sélénium testés, « la distribution quotidienne d’un complément minéral vitaminé au cours des cinq dernières semaines de gestation est la seule qui rétablisse le statut des brebis à la mise-bas et augmente de façon significative celui des agneaux. La forme organique du sélénium apporte une amélioration. Par contre, sa forme buvable en un seul apport en milieu de gestation, ou dans l’eau de boisson, six jours consécutifs en fin de gestation, n’a pas donné les résultats attendus.

Par ailleurs, aucune amélioration de la qualité du colostrum en matière de concentration en immunoglobulines n’a été enregistrée, quelque soit le mode d’apport concerné », note Laurence Sagot, Institut de l’élevage et Ciirpo.

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